Biodiversité ordinaire

Le milieu urbain possède des caractéristiques très particulières, et accueille cependant une biodiversité qui est tout aussi importante ; elle est souvent qualifiée de Biodiversité « ordinaire ». 

L’enjeu de sa préservation est aussi fort que la biodiversité dite remarquable puisque les espaces de nature ordinaire jouent un rôle essentiel dans la connectivité entre habitats de plus grande taille. 

Des bois aux parcs d’activités de loisirs, des cimetières aux jardins familiaux, des cours d’eau aux terrains vacants, les milieux abritant la biodiversité ordinaire sont très divers. Leur mise en connectivité est un enjeu majeur soulevé par le Grenelle Environnement à travers l’identification, et la remise en état et la préservation des trames vertes et bleues, éléments de continuités quel que soit la nature de l’espace traversé (naturel, rural, urbain). 

Alors qu’elle ne fait l’objet d’aucune mesure de protection particulière, la biodiversité ordinaire est très affectée par les transformations de l’environnement. 

 

Les oiseaux 

Petits passereaux, rapaces nocturnes, espèces cavernicoles sont les espèces les plus liées au patrimoine bâti. Les espèces cavernicoles utilisent des cavités pour se reproduire. En milieu naturel, ces cavités peuvent être des anfractuosités creusées par le pourrissement de zones cicatricielles de branches mortes, des loges creusées par des pics ou des cavités naturelles dans la roche. 

En milieu urbain ces cavités manquent, en raison de la faible quantité de vieux arbres et des rénovations de façades supprimant les ouvertures. 

Ces oiseaux cohabitent avec l’homme depuis des siècles. La plupart d’entre eux ont un capital sympathie fort auprès du grand public comme les hirondelles. En France, beaucoup de ces oiseaux sont protégés par la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature. Cette loi stipule qu’il est interdit de porter atteinte aux individus ainsi qu’à leurs nids et couvées. Cette réglementation en vigueur n’est pas suffisamment connue du grand public et surtout des professionnels de l’urbanisme et du bâtiment. 

Ces fiches spécifiques sur les oiseaux permettent de mieux identifier les espèces rencontrées en milieu urbain et d’en savoir plus sur leurs caractéristiques et leurs comportements. En voici une liste exhaustive : 

La Bergeronnette grise

Elle est aussi appelée hoche-queue gris parce qu’elle a tendance à hocher sa longue queue lorsqu’elle vient de se poser. Très territoriale, elle peut tenter de chasser son reflet dans une vitre. Pourtant il lui arrive de se rassembler en groupe : certains disent que les individus échangent des informations entre eux. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Bergeronnette grise.

La Chevêche d’Athéna

Elle était  la messagère de la déesse de la guerre et de la sagesse, Athéna, dans la Grèce antique. D’ailleurs cet oiseau était représenté sur la monnaie de l’époque, le drachme, toujours de nos jours sur les pièces grecque de 1 euro.  La Chevêche d'Athéna est une petite chouette d'un peu plus de 20 cm de longueur pour une envergure de 45 à 50 cm et un poids d'environ 200 g. Elle a trois exigences pour être présente, des espaces dégagés pour la chasse, des cavités pour la nidification et cela en plaine. La première condition est remplie dans les milieux désertiques, les steppes et les espaces agricoles. C'est la raison pour laquelle, chez nous, elle affectionne les villages et autres hameaux qui ponctuent les grandes plaines agricoles. La seconde condition est moins facile à remplir. Certes, elle peut se satisfaire d'un simple terrier de rongeur pour nidifier, mais c'est risqué pour elle. Le plus souvent, c'est un vieil arbre troué ou une vieille bâtisse qui lui procurent un site de nidification. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Chevêche d'Athéna.

Le Choucas des tours 

Il fait partie des Corvidés qui sont, de façon générale, des oiseaux intelligents que l’on pourrait facilement dresser. Malgré la hiérarchie dans la colonie, ils ne se battent pas mais s’entraident pour la protection des nids. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Choucas des tours

La Chouette hulotte

La Chouette hulotte est un oiseau des milieux arborés ouverts et semi-ouverts. Les arbres sont une nécessité vitale pour elle, en particulier pour sa nidification cavernicole. Les facies habités sont très différents, forêts feuillues et mixtes, particulièrement dans leurs parties physionomiques les plus variées , les parcs et bosquets, les ripisylves, les milieux rupestres en contexte forestier, etc. Le nid est construit dans une cavité naturelle ou sur des corniches. Elle peut aussi utiliser les nids d’autres espèces comme la Corneille noire. Le couple est uni pour la vie.  

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Chouette hulotte.

La Chouette effraie

 Autrefois, dans les campagnes, ces Dames blanches, pourtant très utiles, étaient tuées par superstition. On les clouait sur les portes des granges pour conjurer le mauvais sort et éloigner les mauvais esprits. Elle est habituellement sédentaire, c’est-à-dire qu'elle demeure dans son aire de nidification (ou dans les alentours) toute l'année. La chouette effraie habite les grands milieux ouverts comme les prairies, les bandes herbeuses le long des champs et des haies, des vergers. Elle peut utiliser des bâtiments comme des vieilles granges et des clochers d'église pour y élever sa progéniture, mais elle chasse au-dessus des vastes champs avoisinants. Comme son nom l'indique, elle habite les clochers, mais aussi les combles des grands édifices, les greniers des fermes, les granges et les pigeonniers. Elle reste en général fidèle à son habitat durant l'hiver, mais lorsque la nourriture vient à manquer (effondrement de la population de rongeurs), on a déjà observé des migrations de petits groupes d'adultes qui peuvent alors entreprendre des déplacements importants.  

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Chouette effraie des clochers.

L’Etourneau sansonnet 

Légèrement plus petit que le Merle noir. Cet étourneau est présent toute l’année en France, mais il est tout de même plus rare en hiver, comme ses congénères d’Europe orientale qui descendent dans le sud. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à l'Etourneau sansonnet.

Le Faucon crécerelle 

Le Faucon crécerelle est un oiseau sédentaire dans la majeure partie de son aire. Seules les populations les plus nordiques sont migratrices.  
C'est un oiseau plutôt solitaire en dehors de la période de la période de nidification. Il se reproduit par couples isolés et territoriaux alors que des espèces proches comme le Faucon crécerellette sont plus ou moins coloniales. Il a une attirance particulière pour le milieu rupestre avec des parois verticales où il peut se reproduire. Il le trouve naturellement aux étages collinéen et montagnard, ou alors à la faveur des carrières. Cette affinité avec la roche l'a poussé vers le bâti humain qui pour lui représente un équivalent écologique des parois rocheuses. C'est dans ce milieu qu'il peut interférer avec l'Homme et ses activités. Il est même possible de favoriser sa nidification en milieu urbain par la pose de nichoirs artificiels car la rénovation de l'habitat lui soustrait des sites de nidification potentiels. 
En tant que grand consommateur de petits rongeurs, particulièrement de campagnols, il est un auxilliaire précieux en agriculture en limitant leurs populations, même s'il est débordé par leur abondance lors des pullulations épisodiques. Lorsque qu’il a repéré une proie potentielle, il se place au-dessus d’elle en volant sur place, et, au fur et à mesure, descend un peu plus. Ce vol caractéristique est appelé “le vol du Saint-Esprit”.  

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Faucon crécerelle.

Le Gobemouche gris 

Il apprécie les clairières, chablis et allées forestières où pénètre le soleil. Il s'est bien adapté secondairement aux milieux arborés d'origine anthropique comme les parcs, les arboretums, les courts urbains avec leurs alignements d'arbres, les bosquets d'agrément, etc. Occasionnellement, on peut le trouver jusque dans les villages à la faveur des vergers, rangées d'arbres, vieux arbres épars. Il peut aller jusqu'à établir son nid dans des endroits inhabituels comme sur une poutre sous un toit ou dans une plante grimpante (rosier, lierre, vigne vierge, etc.) contre une façade. Il est un grand chasseur d’insectes, il les guette du haut de sa branche. Lorsqu’une proie s’approche, il s’envole rapidement en faisant quelques pirouettes pour l’attraper. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Gobemouche gris.

Le Grimpereau des jardins

Comme les pics, les grimpereaux recherchent leur nourriture, accrochés aux troncs et aux branches, dont ils inspectent minutieusement les crevasses et la mousse à l’affût de minuscules insectes. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Grimpereau des jardins.

L’Hirondelle de fenêtre

En 30 ans de suivi de cette espèce, le programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) mené par le Muséum National d’Histoire Naturelle révèle clairement un déclin de 41%. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à l'Hirondelle de fenêtre.

L’Hirondelle rustique

Elle est la plus connue des hirondelles, sous le nom d’hirondelle de cheminée, souvent représentées sur les fils électriques au moment du départ. Légèrement plus grande que l’hirondelle de fenêtre. 

 Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à l'Hirondelle rustique.

La Huppe fasciée

Une légende raconte que la Huppe fasciée était tuée pour sa crête, qui était faite en or. Cet oiseau demanda alors, au roi Salomon de l’aider. Sa huppe fut donc transformée en plumes. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Huppe fasciée.

Le Martinet noir

Plus grand que les hirondelles, c’est un oiseau qui ne se pose que très rarement. D’une taille modeste de 17cm, il a une envergure de plus de 40cm, ce qui correspond de 2 à 3 fois sa taille. 

 Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Martinet noir

Le Martinet pâle 

Tout comme le martinet noir, le martinet pâle trouve dans le bâti humain des sites de nidification favorables largement utilisés en France continentale comme en Corse. La nidification en zones rupestre est également encore bien présente notamment sur les côtes rocheuses. Il niche dans les constructions urbaines et également en zone rupestre sur les côtes rocheuses méditerranéennes. A l’intérieur des terres, il est beaucoup plus rare et connu seulement dans quelques sites urbains du sud-ouest (Toulouse, Albi...). La proximité de l’eau semble jouer un rôle important dans l’implantation d’une colonie. Migrateur, il arrive généralement tout début avril pour ne partir que longtemps après les martinets noirs, au mois d’octobre, voire novembre. Il se nourrit du « plancton aérien » capturé à toute vitesse à haute altitude comme au ras de l’eau.   

Le Martinet à ventre blanc 

Comme tous les martinets, le martinet à ventre blanc fait admirer sa technique de vol en chasse ou en jeux de poursuite, rendue plus impressionnante encore par son gabarit et par ses battements d'ailes plus lents qui dégagent une impression de puissance nonchalante. Le martinet à ventre blanc choisit plutôt, pour ses colonies, des sites naturels constitués d'anfractuosités dans des parois rocheuses verticales, même si l'on observe sporadiquement des nidifications dans les structures des édifices urbains. Comme tous les Martinets, c’est une espèce protégée. 

Le Merle noir

Son changement de comportement a entraîné une forte augmentation de ses effectifs. Aujourd’hui, le merle noir est devenu l’une des cinq espèces les plus nombreuses de France. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Merle noir.

La Mésange bleue

Elle est très commune en Aquitaine et dans le reste du pays. Toutefois, comme la mésange charbonnière, l’utilisation excessive d’insecticides pourrait lui être néfaste sur le long terme. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Mésange bleue.

La Mésange charbonnière

Malgré la mortalité assez importante chez les jeunes, pouvant être dû à un manque de nourriture, ses effectifs restent stables en France et en Europe. Elle fréquente souvent les mangeoires comme ses congénères.

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Mésange charbonnière.

La Mésange noire

Cet oiseau actif, paraissant infatigable, est parfois familier et confiant, parfois timide. Il vit seul ou en couples pendant la saison de nidification. Le reste de l'année, les mésanges noires se regroupent en bandes pouvant compter jusqu'à 50 individus, mais parfois des groupes de plusieurs centaines d'oiseaux peuvent être observés. Comme la plupart des mésanges, la mésange noire niche dans les trous d'arbres, de mur ou les cavités terrestres. Elle se range parmi les oiseaux les plus utiles par sa grande consommation d’insectes nuisibles. En hiver, une grande partie de son alimentation se tourne vers le végétal. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Mésange noire.

Le Moineau domestique

C’est à lui que l’on doit le surnom de “piaf”, qui s’est finalement étendu à tous les petits passereaux des jardins. Ce surnom lui a été donné à cause de son chant, composé de petits cris secs, peu recherchés. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Moineau domestique.

Le Moineau friquet 

L'espèce est cavernicole, nichant principalement dans des cavités de vieux arbres, vieux fruitiers dans les vergers par exemple, ou alors vieux saules ou peupliers dans les zones humides. Il occupe également des cavités en milieu rupestre, en falaise ou dans de vieux murs, ou encore des trous de rongeurs ou d'oiseaux comme les Hirondelles de rivage dans les berges abruptes des cours d'eau ou des exploitations de granulats, etc. Il adopte volontiers les nichoirs pour passereaux cavernicoles. Des structures métalliques creuses comme on en trouve sur les poteaux électriques sont également occupées. En hiver, ils fréquentent volontiers ensemble les postes de nourrissage artificiel en compagnie des mésanges et autres fringillidés. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Moineau friquet.

Le Pic vert

Il est sédentaire et le plus commun des Pics. Il est appelé à la campagne “oiseau de pluie”, car son chant moqueur est censé annoncer la pluie. Il mesure environ 30-35cm. Son plumage est verdâtre avec une crête rouge, aplatie sur la tête. 

 Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Pic vert

La Pie bavarde

Elle est l’une des grandes espèces de corvidés parmi les plus répandues en Europe et dans une grande partie de l'Asie. Les pies peuvent aisément être identifiées grâce à leur morphologie et à leur plumage noir et blanc caractéristique. Si elle sait être méfiante et discrète en cas de danger, c'est également un oiseau extrêmement curieux et attiré par les objets brillants ; ce comportement est sans doute à l'origine de sa réputation de voleuse. La pie est un oiseau très sédentaire, plutôt fidèle à son nid construit dans un arbre et très territorial en période nuptiale, mais plus social en période inter-nuptiale, où il est capable de se rassembler en petits groupes et de former la nuit des dortoirs de quelques dizaines à une centaine d'individus. 

 Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Pie bavarde.  

Le Pigeon biset

Il a beaucoup été utilisé comme messager par diverses civilisations. En effet, le “pigeon voyageur” a joué un rôle essentiel lors des guerres afin de transmettre des messages importants. 

 Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Pigeon biset.

Le Pigeon ramier

Il a mis au point une technique consistant à se regrouper d’abord sur un “pré-dortoir”, et au dernier moment, quasiment dans l’obscurité, à passer sur le vrai dortoir. 

 Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Pigeon ramier.  

Le Pinson des arbres

Il est territorial pendant la saison de reproduction. Le mâle est très agressif et défend son territoire, mettant en fuite les intrus et les voisins. Les parades nuptiales finissent par tourner en disputes entre les deux partenaires. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Pinson des arbres.

Le Rougegorge familier

Il occupe le nord de l’Europe et peut migrer vers le sud. En France, cette espèce est principalement sédentaire. Il est présent en forêt, dans les haies, parcs et jardins. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Rougegorge familier.

Le Rougequeue à front blanc

Il guette ses proies : des insectes qu’il attrape au vol. Il est aussi friand de baies à la belle saison et un visiteur d’été qui quitte nos jardins entre septembre et octobre.

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Rougequeue à front blanc.

Le Rougequeue noir

Il est souvent dressé sur un fil, un toit ou un rocher bien en évidence et il se met à chanter en gonflant les plumes de sa poitrine tout en basculant la tête en arrière lors de la note finale. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Rougequeue noir.

La Sittelle torchepot

Elle construit son nid dans une cavité. Souvent dans une loge de pic, la femelle réduit simplement l’entrée afin d’être mieux protégée. Le nid est garni de copeaux de bois, d’herbes et de plumes. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Sittelle torchepot.

Le Troglodyte mignon

Il dort, la nuit et en hiver, dans des retraites obscures, des trous ou d’anciens nids. Si les nuits sont froides, ils se rassemblent en groupes pour garder leur chaleur. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Troglodyte mignon.

Le Verdier d’Europe

En parade nuptiale, le mâle s’approche de la femelle en sautillant de branche en branche tout en pointant le bec vers le haut, les ailes et la queue entrouvertes. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Verdier d'Europe.

 

Les mammifères 

Les chiroptères (chauves-souris)

Toitures, combles, caves et volets offrent des lieux pour ces espèces, été comme hiver. Chasseurs efficaces, ils consomment une grande quantité d’insectes et jouent un rôle important en tant qu’auxiliaire (ex : une pipistrelle peut consommer jusqu’à 600 moustiques par nuit...). 

 Pour aller plus loin, consultez la fiche chiroptères et la fiche consacrée à la Pipistrelle commune.

Les rongeurs 

Lérots, campagnols, mulots... apprécient également les combles. Ils véhiculent surtout, comme tous rongeurs, une mauvaise image, à cause des dégâts qu’ils peuvent occasionner sur les matériaux isolants. Néanmoins, ils n’ont pas tous le même régime alimentaire et font partie d’un réseau trophique. Un compromis est alors possible pour une bonne cohabitation. 

Le Hérisson d’Europe

Ils ne trouvent pas dans les constructions de lieu pour se loger mais ils se camouflent aux abords des habitations (tas de bois, compost…) pour passer l’hiver. Ils souffrent du cloisonnement de l’espace (murets, grillages fins...) et des écrasements routiers. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Hérisson d'Europe.  

Pour protéger les hérissons d’Europe en ville la LPO préconise plusieurs mesures :  

  • Mise en place de trames vertes et bleues : chaque nuit, le hérisson peut parcourir jusqu’à 3 km, c’est pourquoi, il faut veiller à préserver des corridors écologiques, aménager les clôtures et murets qui compromettent ses déplacements et donc, sa recherche de nourriture. La réalisation d’inventaires réguliers permet de savoir si l’espèce peut librement circuler et plus généralement donner un indice de la biodiversité présente sur le site. 
  • Mise en place d’abris à hérisson : ces gîtes constituent des lieux de repos pour le hérisson. Il existe des modèles spécifiquement adaptés dans le commerce. Sinon, vous pouvez confectionner des tas de bois de gros diamètre avec les tailles d’élagage et y intégrer un gîte à hérisson (3m3) par tas de bois. 
  • Suppression des produits chimiques : l’ingestion de pesticides est mortelle pour le hérisson. Celui-ci consommant les limaces, chenilles et escargots, il fait office d’insecticide naturel. En favorisant l’accueil du hérisson dans un espace vert, il ne sera plus nécessaire d’utiliser ce type de produit.  
  • Sensibilisation des habitants pour l’accueil du hérisson d’Europe dans les jardins des particuliers : le hérisson évolue dans les zones résidentielles en passant de jardins en jardins. Il est donc essentiel de sensibiliser les habitants afin de réaliser aux endroits stratégiques, des passages dans les clôtures pour lui permettre de circuler librement. Dans ce but, n’hésitez pas à contacter la LPO pour mettre en place des ateliers ou des animations pédagogiques sur le hérisson, ou pour en savoir plus sur cette espèce. 

La Taupe d’Europe

Victime de sa mauvaise réputation à cause des taupinières qu’elle laisse derrière elle, la taupe d’Europe (talpa europaea) se révèle pourtant être une précieuse auxiliaire du jardinier ! 

 Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée à la Taupe d'Europe

Les insectes 

Chacun d’entre nous connait les abeilles domestiques, butinant de fleur en fleur à la recherche de pollen et de nectar, assurant ainsi la pollinisation naturelle essentielle à la reproduction de la très grande majorité des espèces végétales. L’abeille domestique est la plus connue de tous mais il existe beaucoup d’autres pollinisateurs sauvages. Quatre ordres accueillent plus de 20 000 espèces d’insectes pollinisateurs en France ! 

Les hyménoptères 

Fer de lance de cet ordre, les abeilles sauvages. Presque 1 000 espèces sont présentes en France, la plupart étant solitaires. La femelle construit un nid dans lequel elle pondra des œufs. 70% des espèces font leur nid dans le sol (espèces terricoles), les autres l’aménagent dans toutes sortes de trous (espèces cavicoles). Dans cet ordre, on peut également ajouter les guêpes, les bourdons mais aussi les fourmis soit au total près de 8 000 espèces. Les hyménoptères sont parmi les pollinisateurs les plus efficaces. 

Les diptères 

Cet ordre est principalement composé des mouches et des syrphes, souvent confondues avec les abeilles et les guêpes mais reconnaissables par leur plus petite taille et leur vol stationnaire. On compte environ 8 000 espèces de diptères en France. Ils se nourrissent principalement sur de petites fleurs, moins ciblées par les plus gros pollinisateurs. Les syrphes sont également consommateurs de certains pucerons et font donc naturellement partie des alternatives aux produits chimiques. 

Les coléoptères 

Avec 10 000 espèces présentes en France, cet ordre accueille principalement comme pollinisateurs les cétoines les trichies ou les oedémères. Consommateurs de pollens mais aussi d’étamines (organe mâle de la reproduction chez les végétaux angiospermes), les coléoptères sont des pollinisateurs relativement peu efficaces par rapport aux autres groupes. Les lépidoptères : Plus connus sous le nom de papillons, cet ordre est composé de 250 espèces diurnes contre près de 5 000 espèces nocturnes ! Les papillons jouent également leur rôle de pollinisateurs puisqu’ils passent de fleurs en fleurs afin d’en récolter le nectar. 

Chacune de ces espèces va butiner à la recherche de pollen, de nectar ou encore d’étamines. Ces insectes vont donc transporter sur eux des petits grains de pollens jusqu’à une autre plante. Cette dissémination permet la reproduction de la plante, - donc la production de graines et de fruits - et favorise le brassage génétique. 

Pour rappel, plus de 80% des espèces de plantes à fleurs sauvages et des espèces cultivées en Europe ont besoin des pollinisateurs sauvages. Ce service écosystémique (service rendu à l’Homme gratuitement par la nature) a été évalué à 14,2 milliards d’euros pour l’Europe ! Il est également montré dans une étude de 2013 que la diversité des pollinisateurs augmente le rendement et la mise à fruit ! Malheureusement, l’emploi massif des produits phytosanitaires ainsi que la suppression des habitats favorables mettent en péril ces écosystèmes. 

Afin d’accueillir tous ces insectes, il faut leur offrir de quoi se nourrir et s’installer dans un cadre de vie sain. 

Améliorer la gestion écologique des espaces verts : Supprimer les produits phytosanitaires, pratiquer la gestion différenciée, maintenir et/ou créer des haies, mares, friches,… sur les terrains privés mais aussi les terrains appartenant aux collectivités territoriales. 

Augmenter la ressource alimentaire : Privilégier une flore locale en ne semant ou plantant pas d’espèces exotiques ou horticoles (notamment dans les massifs, rond- point, terre-plein,…), diversifier aussi bien dans la forme que dans la couleur les espèces végétales (les insectes sont plus ou moins attirés par certaines fleurs) et favoriser la flore spontanée. 

Favoriser la nidification des pollinisateurs : Pratiquer la fauche tardive une fois par an (et non la tonte hebdomadaire) pour laisser le temps aux insectes de finir leur cycle de reproduction, conserver du bois mort sur pied ou des petits tas de 1m3 ainsi que des tas de pierres pour les insectes cavicoles et mettre en place des zones de terre nue avec des talus pour les espèces terricoles. Il est également possible d’installer des gites à abeilles en nouant plusieurs tiges creuses dans lesquelles les abeilles viendront déposer leurs œufs. 

En conclusion, si l’installation de ruches d’abeilles domestiques (uniquement composées de reines locales) joue surtout un rôle pédagogique, il faut absolument aller plus loin dans la démarche et s’intéresser aux pollinisateurs de manière globale. Des ruches en trop grand nombre sont délétères pour les butineurs sauvages. Toutes ces insectes sont des espèces dites « parapluies » : les mesures qui seront mises en place pour les accueillir bénéficieront au développement de la faune et la flore dans son ensemble ! 

Participez au programme de sciences participatives Spipoll ! Projet de sciences participatives, le SPIPOLL a pour but d’obtenir des données quantitatives sur les insectes pollinisateurs et/ou floricoles en mesurant les variations de leur diversité et celles de la structure des réseaux de pollinisation, sur l’ensemble de la France métropolitaine. 

Rendez-vous sur www.spipoll.org 

Consultez nos fiches espèces consacrées aux invertébrés.

Les amphibiens et les reptiles 

Le Lézard des murailles 

Cette espèce de lézard est de loin la plus connue de toutes, pour la raison qu'elle est celle qui fréquente l'homme de plus près, qu'elle est sans doute la plus nombreuse, et qu'elle est présente sur la quasi-totalité du territoire français continental. Son affection pour la pierre sèche et les anfractuosités de nos murs en ont fait avec la Tarente de Mauritanie le plus anthropiques de nos lézards. 

 Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Lézard des murailles

Le Crapaud commun

Le crapaud commun vit à peu près partout en plaine et en forêt notamment dans les milieux humides. Il est présent du niveau de la mer jusqu'à 1 500 m d'altitude environ dans le Jura et les Alpes. Il apprécie les milieux frais et boisés et évite les habitats chauds et secs, comme les cordons dunaires du littoral ou les Causses du Sud de la France qu'il laisse au Crapaud calamite. Il vit sur terre et rejoint l'eau uniquement pendant la brève période de reproduction. Les sites de ponte sont en priorité des plans d'eau permanents de grandes dimensions, souvent riches en poissons, comme lacs, étangs, bras mort de rivières, mares, rivières, bassins de carrière et sablières, marécages, tourbières etc. Bon marcheur, on peut le rencontrer très loin des plans d'eau. 

Pour aller plus loin, consultez la fiche consacrée au Crapaud commun.

 

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dernière mise à jour : 26 février 2024