Nous mettons à l’honneur ce limicole qui, il y a quelques mois, a établi un record de vol sans escale, en termes de longueur et de durée.
Maxime Zucca Spécialiste de la migration des oiseaux à la LPO
Un séjour préparatoire pour grossir
Un tel périple se prépare avec soin. A la mi-août, ces oiseaux limicoles, qui se nourrissent des vers que l’on trouve au bord de l’eau, font une première étape, plus courte, dans le delta du Yukon, « où il y a de très bonnes vasières« , détaille l’ornithologue. Ils y restent un mois, le temps de grossir de 50%, pour passer de 200 à 300 grammes.
Un demi-sommeil en vol
L’oiseau attend les vents porteurs et s’envole généralement en soirée. Pendant tout le voyage, il évolue ensuite entre 3 000 et 5 000 m d’altitude, en fonction des vents les plus favorables. Si le volatile ne se nourrit ni ne boit durant son périple, il prend tout de même un peu de repos. « L’hypothèse est que, comme d’autres oiseaux ou les dauphins, il rentre dans un sommeil unihémisphérique », expose Maxime Zucca. Concrètement, ce type de sommeil ne concerne qu’une moitié du cerveau et permet à l’autre de continuer à battre des ailes.
Un oiseau menacé par les activités humaines
Cet impressionnant ballet migratoire reste fragile. Les barges rousses sont sensibles à la destruction de leur habitat, l’une des principales causes de disparition de la biodiversité. Les surfaces de vasière diminuent, en particulier dans le delta de Bohai, en mer de Chine, relève Maxime Zucca.