La palette des rois

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Manchot royal

Crédit photo : Yann Libessart

Mesurant un peu moins d’un mètre de haut, le Manchot royal se distingue par un dos gris argenté, un ventre blanc immaculé et des zones orange vif sur la tête et le cou. D’immenses colonies pouvant regrouper des centaines de milliers d’individus nichent sur les plages d’îles subantarctiques. Les femelles ne pondent qu’un seul œuf par an, que le couple couve à tour de rôle en le posant en équilibre sur les pattes, recouvert par un repli abdominal. Les poussins duveteux doivent ensuite jeûner pendant plusieurs semaines en attendant que les parents reviennent de leur partie de pêche en haute mer et les nourrissent par régurgitation. Lorsque le froid devient trop intense, les jeunes se serrent les uns contre les autres afin de se tenir chaud.

Malhabiles à terre et incapables de voler, à l’inverse des pingouins avec lesquels ils sont systématiquement confondus, les manchots sont en revanche des apnéistes émérites. Ces redoutables prédateurs peuvent capturer des poissons et des calamars à près de 300 mètres de profondeur dans des eaux glaciales grâce à une impressionnante palette d’adaptations morphologiques et physiologiques leur permettant de résister à des conditions extrêmes : silhouette fuselée, plumage étanche, squelette renforcé, stockage musculaire de l’oxygène, tolérance au dioxyde de carbone, isolation adipeuse, circulation sanguine différenciée, thermorégulation, modulation de la fréquence cardiaque, etc. Le réchauffement climatique et la raréfaction de leurs proies menacent toutefois gravement l’espèce aujourd’hui. Sanctuaires isolés et préservés, les archipels français de Crozet et Kerguelen jouent plus que jamais un rôle essentiel pour sa survie.

Bonne galette des rois !