1978 - L'Amoco Cadiz
Le 16 mars 1978, à la suite d’une avarie de barre et de négociations trop longues avec un remorqueur allemand, après deux tentatives infructueuses de remorquage, le pétrolier libérien Amoco Cadiz s’échoue sur les roches de Portsall, dans le Nord Finistère, chargé de 227 000 tonnes de brut.
L’ensemble de la cargaison s’échappe au fur et à mesure que le navire se disloque, polluant 360 km de littoral entre Brest et Saint Brieuc.
C’est l'une des plus grande marée noire par échouement de pétrolier jamais enregistrée dans le monde. Elle conduit le gouvernement à refondre son plan de lutte (le plan Polmar), acquérir des stocks de matériel (les stocks Polmar) et imposer des rails de circulation en Manche.
L’action de la LPO :
Le 20 mars, une réunion présidée par un représentant du Ministère de l’Environnement, est organisée à Brest. À cette occasion, il est convenu que SEPNB (Bretagne Vivante) se charge de l’accueil et des soins des oiseaux échoués dans le Finistère et la LPO dans les Côtes d’Armor.
Au 18 avril 1978, le premier bilan de la LPO, réalisé par le colonel Milon, président LPO 1976 - 1978, fait état de 1 451 oiseaux mazoutés récupérés dans le département des Côtes d’Armor dont 903 retrouvés morts.
Au total plus de 4 500 oiseaux sont pris en charge. 41 espèces sont recensées, principalement des pingouins torda, macareux moines et de guillemots de Troïl.
La LPO dépose plainte dans cette affaire et après de longues années de procédures reste déçue du délibéré prononcé par le juge fédéral Mac Garr de Chicago qui lui a accordé 160 000 Francs.
Cette somme permettra à la LPO de financer une partie de la station ornithologique de l’ile Grande (22) et de son premier centre de soins spécialisé dans l’accueil et les soins aux oiseaux mazoutés.
Depuis son ouverture, ce centre spécialisé dans les soins aux oiseaux mazoutés, permet de sauver des oiseaux, mais aussi de maintenir un savoir-faire, indispensable en cas de nouvelle marée noire comme c’est le cas en 1999, avec l’« Erika ». Le centre ouvre en 1984, peu de temps après la marée noire du « Tanio » (1980) qui a failli anéantir les derniers alcidés et du même coup 70 années de protection… déjà bien fragilisées par les dernières marées noires.
Le naufrage du « Tanio » en 1980 porte, en effet, un coup terrible aux alcidés : les effectifs de macareux tombent à 130 couples (contre 2 500 en 1966), ceux de guillemots à 23 (contre 270 en 1966) et ceux de petits pingouins à 13 (contre 450 en 1966).
Pour en savoir plus :
Retrouvez en téléchargement ci-dessous :
- Premier Bilan de l’intervention de la LPO - Avril 1978
- Communiqué de presse : Amoco Cadiz