Immédiatement sortis de sa caisse transport, Imer, qui ne pèse que 5,3 kg lors de sa pesée de contrôle, présente des troubles moteurs. Après un transport chez les vétérinaires afin de réaliser des radios, le verdict tombe : Imer souffre d’un grave manque de calcification. Une série de traitement à base de vitamines et de calcium s’enchaine alors pour lui. Malgré des progrès, notre équipe voit ses chances de libération s’éloigner. Après une dizaine de jours Imer pèse 6,7 kg et se dresse enfin sur ses pattes mais vacille et retombe très rapidement sur ses tarses à chaque tentative. Les risques d’atterrissage ratés et donc de blessure, l’absence de nécessaire compétitivité face à ses congénères pour l’accès à la nourriture ne laisse aucun doute quant à son avenir et son retour au sein du réseau EEP.
Bernardus, quant à elle, se porte très bien (9.5kg) et, le lendemain de son arrivée, elle montre déjà de très bonnes capacités de vol dans la volière. Elle est équipée le 18 septembre par Daniel Hegglin (VCF) d’une balise GPS/VHF gracieusement offerte par Pairi Daiza. Dans le même temps, certaines de ses plumes sont décolorées pour l’identification à distance, bien sur accompagnées par la pose des traditionnelles bagues.
Sous la météo clémente du 21 septembre, la porte de sa volière d’acclimatation lui est enfin ouverte sous les yeux très attentifs de Koen Vanderschueren, directeur zoologique adjoint de Pairi Daiza.
Après 3 heures d’une longue attente, elle sort et prend son envol aussitôt.
Elle passera la nuit sur une crête à quelques centaines de mètres de là et bénéficiera les jours suivants d’un suivi intensif de la part de notre équipe (salariés et bénévoles) afin de prévenir le moindre risque et pouvoir intervenir au plus vite en cas de problème.
Le 25 septembre, elle s’éloigne véritablement pour la première fois de la zone du lâcher sur la commune de Thorame Haute (40 km au nord), puis retourne dans les gorges le lendemain.
Le 30 septembre, elle prospecte vers l’est enregistrant sa donnée la plus extrême dans cette direction (34 km) pour finalement retourner dans le secteur de Thorame le jour suivant.
Ainsi, Bernardus nous rassure en prouvant sa maitrise du vol. Le 7 octobre, elle effectue une grande boucle de prospection sur l’ouest du pays dignois puis part dans le Luberon le 8 octobre.
Après une visite dans les Baronnies du 9 au 11 octobre qui lui aura sans doute permis de reprendre des forces sur un charnier, elle décide finalement de continuer sa route vers le premier site de réintroduction de l’espèce en France, les Grands Causses, enregistrant ainsi son plus long trajet en une journée (214 km). Cette région semble lui plaire puisqu’elle y séjourna du 12 au 31 octobre.
Puis, poussée par de forts vents d’Est, elle rejoint Montauban (404 km à l’ouest du Verdon) et passe la nuit dans un verger à proximité des habitations en périphérie de la ville, elle est de retour dans les Causses le 05 novembre pour un trajet total de 3000 km depuis sa libération.
Bernardus, comme Lucie l’an passée semble maintenant bien maitriser le vol à voile, nous lui souhaitons bon vent en espérant la revoir très prochainement. Nous remercions les bénévoles investis dans son suivi : Luisa Velay, Marc Pastouret et Dominique Jacquemin ainsi que nos partenaires pour le lâcher : la VCF, l’EEP Vautour moine, Pairi Daiza, le Bioparc de Doué la Fontaine, le Grand Parc du Puy du Fou, le CNITV, les vétérinaires Dr Martine Caldani et Dr Anne Claire Lacheze (Castellane) et Dr Jean Louis Mary (Pertuis).