Avec ses 1,50m à 1,80m d’envergure et sa poitrine blanche striée de larmes noires, l’Aigle de Bonelli est un rapace très discret qui sait se fondre dans les paysages de garrigues et de falaises du bassin méditerranéen. Discret et menacé en Europe, en raison de sa faible population de 1013 à 1 105 couples. En déclin depuis les années 1970, principalement dû aux électrocutions, aux persécutions et à la fermeture des milieux, il fait aujourd’hui l’objet d’un programme de conservation international : le programme LIFE Bonelli, qui a pour objectif la restauration de ses populations en Espagne.
C’est dans le cadre de ce programme, au sein du centre de l’UFCS1-LPO Vendée, que sont nés et ont été élevés l’an passé dix aiglons de Bonelli réintroduits en Espagne, s’ajoutant aux 8 précédents, et en 2016 déjà dix naissances. Pour Christian Pacteau, qui dirige le centre de Vendée, cette année s’annonce sous de bons auspices. C’est une prouesse car cette espèce en déclin ne se reproduit que de manière rarissime en captivité.
Alors que le travail de Christian a démarré en 1995, c’est seulement depuis l’an dernier en 2015, que des résultats vraiment porteurs d’espoirs pour l’aigle de Bonelli sont obtenus au centre UFCS-LPO. En effet, en 2015, après une modification du régime alimentaire, sans mortalité embryonnaire et avec un sex-ratio de 4 mâles pour 6 femelles, et avec seulement 4 couples (contre 32 couples naturels vivant en France), le nombre de poussins élevés en captivité représentait entre le quart et le tiers des poussins sauvages à l’envol en France ! Ces méthodes sont analysées, pour déboucher sur un guide méthodologique concernant l’élevage en captivité de l’Aigle de Bonelli.
En comptabilisant les 8 oiseaux élevés précédemment, offerts au projet espagnol, et les 2 oiseaux nés en Ardèche, ce sont ainsi 20 aiglons de Bonelli qui sont nés en France pour être réintroduits en Espagne depuis 2011 !
Actuellement, ce sont 45 poussins qui sont nés en ce centre.
Un chiffre qui réjouit la LPO et qui conforte l’espoir de restaurer les populations d’aigles de Bonelli en Europe d’ici quelques années !
Ce programme n’aurait pu aboutir sans les investisseurs du début, EDF et le Conseil Général de la Vendée, ni le soutien financier de l’Europe via l’instrument LIFE et celui des fondations Eco-med, Prince Albert II de Monaco et Nature et découvertes. Ces financements ont permis la rénovation et le fonctionnement des centres d'élevage français.