L’article dresse un panorama complet et montre les difficultés rencontrée par les autorités et les associations qui tentent de lutter à la fois sur les préjugés locaux et les activités criminelles.
Voici le début de l’article dont le reste est à lire dans le magazine.
Au Zimbabwe, un éléphant gît sans vie sur le sol craquelé de la savane asséchée. Ses défenses ont disparu. Les rangers n’ont plus aucun doute, les braconniers ont à nouveau frappé. Le sang a coagulé et les plaies béantes se sont rétractées. Les meurtriers sont bien loin et l'ivoire est certainement déjà vendu comme poudre miracle sur le marché de la médecine traditionnelle asiatique. Dès demain, les médias relaieront l’information... mais parleront-ils des 219 vautours qui ont péri en goûtant à la carcasse empoisonnée ?
Dans les années 1990, des scientifiques sonnent l’alarme : les colonies de vautours s’effondrent en Inde ! Ces oiseaux nécrophages sont accidentellement empoisonnés par milliers sur les carcasses d’animaux d’élevage préalablement soignés au diclofenac, un anti-inflammatoire non stéroïdien utilisé par les vétérinaires. En France, comme dans tout le reste de l’Europe, les vautours ont connu un terrible déclin au 20ème siècle, mais se sont bien rétablis en France et en Espagne grâce aux efforts de conservation et aux réintroductions. Aujourd’hui l’Afrique subit les agressions d’une industrie criminelle d’une ampleur inimaginable. Des centaines de rhinocéros et des milliers d’éléphants sont abattus chaque année pour leur corne et leurs défenses. Leurs carcasses empoisonnées causent la mort de milliers de vautours. En 2015, le statut de conservation UICN de ces rapaces est réévalué et le bilan est noir : six des onze espèces africaines voient leur statut s’aggraver. Trois sont à présent classées « en danger » et quatre en « en danger critique d’extinction ». Il n’existe pas d’autres groupes d’oiseaux à travers le monde dont la disparition soit aussi rapide.