L'équarrissage
Les services rendus par les vautours
L'équarrissage
Les services rendus par les vautours
Les vautours sont indispensables aux espaces naturels et pastoraux. Ils occupent un maillon essentiel dans le réseau trophique. En effet, ils recyclent les carcasses d’animaux morts, réduisent les risques d’émergence et de dispersion de souches pathogènes et jouent, indubitablement, un rôle culturel, social et économique dans les sociétés humaines.
Les estimations économiques, des services qu’ils rendent, apportent des informations éloquentes sur leur importance et leur rôle dans différents pays du monde. En France, il suffit d’estimer leur intervention comme nécrophage dans le dispositif du Service Public de l’Equarrissage. En contribuant à l’élimination, d’une partie du gisement du service industriel de l’équarrissage, les vautours permettent une économie annuelle de près d’un million d’euros.
Outre l’atout économique des vautours, ces oiseaux charognards contribuent efficacement à supprimer les risques d’émergence et de foyers pathogènes par une élimination rapide des carcasses.
Les vautours permettent non seulement des économies de coût mais également, ils génèrent en France près d’une dizaine de millions d’euros par an pour l’activité touristique.
En France, les vautours permettent une économie annuelle du service d’équarrissage par l’élimination des carcasses d’animaux issus des cheptels domestiques. Cette estimation doit être considérer en intégrant l’ensemble de la guilde d’oiseaux nécrophages dont les populations de Vautours fauve, moine, percnoptère et du Gypaète barbu. Les vautours permettent également de générer une économie importante sur la consommation énergétique induite par le transport de l’équarrissage industriel. Ainsi, les populations de vautours génèrent, par la consommation des cadavres issus des élevages domestiques, une économie supplémentaire des émissions en CO2. Les vautours en limitant les émissions de CO2 et en éliminant une partie du gisement du service public de l’équarrissage permettent donc une économie annuelle proche du million d’euros.
Il apparaît donc qu’outre les bienfaits évidents pour les vautours, l’équarrissage naturel participe à une économie de moyens considérable par rapport à l’équarrissage industriel tant dans les processus d’élimination des cadavres que sur les transports (le regroupement des structures d’équarrissage industriel conduisant à un déplacement des cadavres sur des distances de plus en plus longues - P.ex. Zone de collecte des régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon) ou bien encore la transformation du fait de la disparition de l’homme dans le système.
L’équarrissage naturel en France apparaît indispensable notamment sur des secteurs très souvent mal desservis par le service d’équarrissage. Depuis juillet 2009, l’État a confié la prise en charge de l’équarrissage industriel aux interprofessions de l’élevage en requérant, désormais, une contribution financière (CVO) des éleveurs de ruminants. Les éleveurs recourant aux services d’équarrissage naturel (par l’entremise d’une aire de dépôt des cadavres issus de leur cheptel, à l’attention des rapaces nécrophages) disposent d’une minoration de la CVO, contribuant ainsi également à la réalisation d’économie en faveur des éleveurs. Ainsi selon le principe « pollueur/payeur », l’équarrissage naturel peut devenir dans un contexte de libéralisation du service d’équarrissage, pour un type d’élevage extensif, une aide précieuse en permettant une économie financière non négligeable pour les petites exploitations individuelles. Le recours à l’équarrissage naturel devient de plus en plus une nécessité économique et le volontariat initial des éleveurs tend à se transformer en une demande de ce service.
Pour rester sur ces questions d’économie, le “birdwatching” (observation des oiseaux) représente chaque année un revenu non négligeable. Les vautours contribuent aux chiffres d’affaires annuelles directes de l’activité touristique des départements de leur territoire de présence et ceci certainement à près d’une dizaine de millions d’euros par an.
Pour finir, les vautours jouent également un rôle important de santé publique et le maintien de leur population à un niveau de conservation favorable constitue un enjeu majeur. En effet, la régression quasi généralisée des populations de vautours et la diminution de leurs effectifs ont des conséquences également importantes sur leur faculté de prospection et de découverte des cadavres. Plus leurs effectifs sont bas plus le temps de découverte d’un cadavre est long et donc l’élimination de la carcasse tardive ce qui engendre un risque accru de sporulation bactérienne et de dispersion et propagation des pathogènes par des vecteurs comme les diptères (Joncour. 2010). La régression des populations de vautours augmente donc les risques de foyers pathogènes, de contamination de l’environnement et de propagation des maladies…
Ce constat est réalisé dans différentes régions du monde comme en Afrique et en Asie où, avec le déclin des vautours et l’accroissement concomitant de populations de détritivores et nécrophages opportunistes (rats, chiens errants,…), il est observé une recrudescence de cas de rage, de maladies de Carré, de pestes et, avec les cadavres en putréfaction, de botulisme.
Les vautours présentent un niveau de résistance remarquable aux toxines botuliques comme à divers autres agents et substances biologiques. Une élimination rapide des cadavres par les vautours permet d’endiguer et éliminer efficacement ce redoutable toxique, fréquent en France.