Alors que l'ensemble des pesticides de synthèse précédemment autorisés au jardin sont interdits à la vente depuis le 1er janvier 2019, des méthodes alternatives naturelles existent et sont regroupées sous le nom de biocontrôle.
Le geste Refuge "Je n'utilise pas de produits chimiques nocifs pour la faune et la flore" rappelle la toxicité et la dangerosité des produits chimiques de synthèse (pesticides, herbicides, fongicides...) et leurs effets dévastateurs sur la biodiversité. La question se pose parfois pour le jardinier de la protection de certaines plantes sensibles qui peuvent être parasitées. On peut penser aux rosiers souvent touchés par les pucerons, problématique à laquelle il est possible de lutter en favorisant les coccinelles indigènes chez soi. Le biocontrôle est une solution naturelle pour prendre soin de son jardin et de ses plantes et la LPO encourage ce procédé.
Qu'est-ce que le biocontrôle ?
Définition du ministère de l'Agriculture : "Ensemble de méthodes de protection des végétaux basé sur l’utilisation de mécanismes naturels. Seules ou associées à d’autres moyens de protection des plantes, ces techniques sont fondées sur les mécanismes et interactions qui régissent les relations entre espèces dans le milieu naturel. Ainsi, le principe du biocontrôle repose sur la gestion des équilibres des populations d’agresseurs plutôt que sur leur éradication. »
Voir le site du ministère de l'Agriculture sur les biocontrôles
Méthodes de biocontrôle
Elles sont divisées en deux grandes catégories :
- Les macro-organismes : visibles à l’oeil nu, espèces sauvages naturellement présentes ou espèces élevées par l’homme : ex : oiseaux, chauves-souris, insectes auxiliaires (coccinelles, carabes...), nématodes, acariens.
- Les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle : produits « conçus » par l’homme, reposant sur des substances
ou des mécanismes naturels. Ces produits sont eux-mêmes divisés en 3 sous-catégories :
- Les micro-organismes (qui ne sont pas visibles à l’oeil nu) : champignons, virus, bactéries ;
- Les médiateurs chimiques : Substances émises en faible quantité dans l’air, l’eau ou le sol (pièges à phéromones) ;
- Les substances naturelles : extraits végétaux.
Quelques exemples de biocontrôles au jardin
- Lutte contre les limaces et escargots : phosphate ferrique, carabes, gîte à hérisson d'Europe.
- Lutte contre les pucerons : favoriser les coccinelles à 2 points et à 7 points (adultes et larves), larves de chrysopes, syrphes, perces-oreilles, carabes...
- Lutte contre le mildiou : pour diminuer les quantités de sulfate de cuivre (CuSO4) vous pouvez utiliser du bicarbonate de soude + savon noir ou de l'huile essentielle d’orange douce ou des tisanes de saule et de prêle.
- Lutte contre les vers foreurs des fruits, pyrale du buis, processionnaire du pin : solution à base de Bacillus thuringiensis (bactérie), chauves-souris, mésanges...
Les modèles de jardins reposant sur la nature tels que la permaculture, la forêt-jardin, le potager biologique, où les associations végétales mais aussi animales y sont privilégiées, limitent la propagation des parasites, des maladies cryptogamiques. En établissant une recherche d'équilibre sur le terrain, ces modèles sont favorables à la biodiversité.
Réapprenons également à manger des aliments présentant des « imperfections », des fruits et légumes de formes et de couleurs variables, ou avec la présence de tâches sur leur peau… sont loin d’être impropres à la consommation. Ces aliments sont souvent gage d’une moindre utilisation d’intrants (produits phytosanitaires et fertilisants) chimiques de synthèse, et sont donc plus sains pour notre santé.
Le biocontrôle est donc une bonne alternative aux produits chimiques. Cette solution, résiliente, est fondée sur les mécanismes et les interactions qui régissent les relations entre les espèces dans leur milieu naturel.
La brochure LPO "Comprendre le biocontrôle" est téléchargeable ci-dessous