En 2019, la LPO Drôme lançait l’opération hérisson. La mission consistait à équiper 10 hérissons de balises GPS dans l’objectif de suivre leurs déplacements pendant trois jours, étudier les obstacles qu’ils rencontrent, mieux comprendre la façon dont ils se déplacent. Cette opération a eu lieu dans le cadre du contrat vert et bleu du Grand Rovaltain [1].
Alors pourquoi le hérisson ? Tout simplement car si ce petit mammifère arrive à circuler librement, alors une grande partie de la petite faune pourra elle aussi se déplacer (amphibiens, petits rongeurs, reptiles…). C’est donc un très bon indicateur des corridors écologiques d’un territoire.
Des déplacements périlleux
Les résultats sont sans appel : en plus des collisions routières, les déplacements du hérisson sont fortement impactés par les aménagements créés par l’homme : portails, grillages, murs, barrières, trottoirs… Mais en revanche, les haies, potagers et autres prairies permettent à ces mammifères de circuler plus librement. Les équipes de la LPO Drôme ont profité de ces soirées de captures, auxquelles les habitants étaient invités à participer, pour les sensibiliser à la perméabilité de leur jardin. Une soirée de restitution a ensuite été réalisée dans le quartier des Petits Charrans afin de donner aux habitants tous les conseils pour laisser le hérisson et tout le reste de la faune circuler librement de jardins en jardins. Lors que l’interprétation des résultats de l’étude sera terminée, des restitutions seront organisées afin de sensibiliser le plus grand nombre.
Des particuliers investis
Parmi les expérimentations menées chez les particuliers, deux familles ont fait part de leurs résultats. Par exemple, la famille Culie, qui suite à l’étude souhaite créer un Refuge LPO avec l’aide de leurs voisins sur l’ensemble du quartier, indique qu’à leur niveau « de nombreuses actions ont été menées : création de passages dans des grillages en 15 x 15cm, aménagements de zones non entretenues, création de gîtes, (hérissons, chauves-souris, oiseaux...)... Une mare grouillante de vie a même été créée ces derniers mois… ». La famille Vignaud, en Refuge LPO depuis de nombreuses années, avait quant à elle déjà aménagé une spirale à insectes, avec à sa base un gîte pour accueillir le hérisson, puis des ouvertures dans le grillage pour le laisser circuler. Les deux familles peuvent témoigner du succès de l’opération car dans les deux cas, les hérissons continuent de fréquenter les lieux !
Pour aller plus loin
Ces actions mises en place s’avèrent être à la portée de tous ! Chacun peut ainsi rendre moins hermétique son jardin ou terrain, que ce soit en coupant et recourbant quelques mailles du grillage ou bien en rehaussant le portail (ou en y faisant une petite ouverture), en préférant une haie dense à une clôture… Les aménagements urbains comme les trottoirs peuvent également être repensés, en créant plus de zones franchissables pour la petite faune, qui se retrouve coincée à longer les caniveaux, ce qui l’expose encore plus aux collisions routières.
Alors vous aussi faites comme nos deux familles ci-dessous, parlez-en à vos voisins, incitez-les à ouvrir leurs jardins, parlez-en sur votre lieu de travail et participez aux consultations publiques organisées lors de la révisions des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) pour donner votre avis et continuer de développer et renforcer les corridors écologiques, indispensables à la circulation et donc à la survie d’une grande partie de la faune !
Année de réalisation : 2019