Mon Refuge LPO se situe à Moulins-Engilbert. C’est un jardin acquis par mon grand-père à la fin des années 50. Petite, je l’aidais à jardiner. J’ai ensuite pris la relève mais au-delà du jardinage, je façonne ce jardin en lui laissant une grande liberté.
Les jeunes noyers, charmes, noisetiers, houx, érables champêtres y sont implantés créant de petits bosquets. L’été, les onagres dressent fièrement leurs hampes florales attirant les insectes à la tombée du jour. Ce jardin n’est pas linéaire, il reste sauvage et maîtrisé.
En hiver, observer les oiseaux aux postes de nourrissage, les écouter piailler fait un bien fou. C’est un ballet incessant et tumultueux de moineaux, mésanges bleues et charbonnières. Moins discrets sont les bouvreuils pivoines, les verdiers d'Europe, les chardonnerets élégants, la sittelle torchepot. Un geai des chênes, un pic épeiche mettent tout le monde d’accord. Le timide rougegorge familier picore quelques graines au sol, il se montre plus volontiers perché sur la branche d’un buisson au crépuscule. Je dispose quelques quartiers de poire pour une merlette. Même en hiver la nature est belle pour qui sait écouter, regarder, sentir, humer.
La vieille souche d’un mirabellier s’est affaissée après les fortes pluies automnales ; le poids du lierre qui y est installé est sans doute le coupable. Ce lierre commun luxuriant est un précieux garde-manger et un refuge pour les papillons citrons qui annonceront le retour du printemps. La vieille souche moussue, vermoulue est un trésor de biodiversité insoupçonné.
J’installerai bientôt des nids d’hirondelles, espérant qu’elles sauront apprécier cette invitation à la nidification. Les enfants de CM1, CM2 de l’école de Saint-Honoré les Bains feront de même. Aidés par un animateur de la Maison du Parc de Saint-Brisson, ils ont fabriqué des nichoirs début décembre. Des enfants pour qui, il est indispensable qu’ils appréhendent cette belle nature si essentielle et si riche. Exerçons nos sens !
Texte © Isabelle Vadrot
Année de réalisation : 2020