Après une introduction à la vie des abeilles solitaires, vous découvrirez dans cet article deux types de gîtes à fabriquer chez soi, seul ou en famille avec peu de matériel. Mais avant toute chose...
...qui sont les abeilles solitaires ?
Ces pollinisateurs sauvages sont moins connus que les abeilles domestiques qui occupent les ruches qui sont tant à la mode ! Les abeilles sauvages solitaires sont des abeilles qui vivent indépendamment et pour elles-mêmes. Elles n’ont pas de reines et ne fabriquent pas de miel à la différence de l’abeille domestique Apis mellifera. Cette dernière espèce est élevée en apiculture pour la production du miel justement.
Les abeilles solitaires représenteraient plus de 85% des abeilles sauvages avec un nombre s’élevant à plus de 1 000 espèces rien qu’en France métropolitaine ! Elles sont essentielles à la pollinisation des végétaux, des plantes fleuries aux arbres fruitiers.
Malheureusement, les abeilles solitaires souffrent de l’utilisation des pesticides (ou de tout autre produit « –icide »*) et de la diminution des cavités naturelles pour nidifier. Chez les abeilles solitaires, il n’y a pas de reine, pas d’ouvrière et pas de colonie. Contrairement à l’abeille domestique, la femelle sauvage, livrée à elle-même, doit trouver seule, un endroit idéal pour assurer l’éclosion d’une nouvelle génération : un trou déjà réalisé, à creuser en terre, dans un morceau de bois ou une tige creuse appropriée. C’est précisément là où vous pouvez les aider grâce à la mise en place d’un nid solide pour y pondre leurs œufs. :
Des gîtes utiles dès la fin de l’hiver !
Ces petits gîtes sont utiles pour procurer de nouveaux lieux de nidification. On conseille plutôt les petits gîtes, à disposer à différents endroits selon l’espace disponible : rebords de fenêtre, balcon ou la zone herbeuse et fleurie du jardin. Ils viennent compenser l’absence de petites cavités dans les boiseries des habitations ou même du bois mort.
La bûchette percée
15 minutes (si vous avez déjà une bûche ou bûchette coupée voire fendue).
Matériel nécessaire :
- Une bûche/bûchette entière ou fendue d’une longueur de 10 à 20 cm de longueur environ (hauteur et largeur à votre convenance selon l’espace disponible)
- Une perceuse avec une ou des mèches de différents diamètres (de 3 à 12 mm au maximum) en les espaçant de 1 à 2 cm.
Il est préférable d’utiliser des bois durs tels que le charme, le châtaignier, le chêne ou encore le hêtre. Le pin et le peuplier sont à éviter ainsi que tous les bois traités bien évidemment.
Dans la bûche, percez des trous de plusieurs diamètres différents (de 3-12 mm de diamètre avec des tailles intermédiaires) et de 10 cm maximum de profondeur. Vous pouvez en percer en les espaçant de 1 à 2 cm. Veillez à éliminer les échardes produites par le percement des trous en ponçant légèrement l’entrée.
Le ballotin de tiges creuses
15 minutes (si vous avez déjà récolté les tiges)
Matériel nécessaire :
- Des tiges creuses et des tiges à moelles : ronce, rosier, framboisier, sureau, fusain, chardon, roseau (ou encore bambou et buddléia), d’un diamètre inférieur ou égal à 12 mm
- Un sécateur ou une petite scie
- De la ficelle ou du câble
- Facultatif : Un peu de terre argileuse avec de l’eau
Réunissez vos tiges et coupez-les de la même longueur pour réaliser un fagot « homogène » ou de tailles différentes (d’environ 10 cm de long). Veuillez à utiliser les nœuds naturels des tiges pour qu’elles soient bouchées à l’arrière. Si besoin vous pouvez utiliser un peu de terre argileuse (en trempant les tiges ou le fagot entier) pour boucher les extrémités. Attacher fermement votre ballotin avec de la ficelle ou du câble.
Variante : le fagot dans une boîte de conserve (de 10 à 12 cm de hauteur)
Dans cette variante, il vous suffit juste de remplir de manière bien serrée les tiges dans une boite de conserve vide.
Position et orientation du gîte
L’exposition idéale se situe au sud / sud-est. Bien exposés au soleil, les gîtes seront protégés des intempéries et des vents dominants.
Sur votre balcon, le gîte peut être fixé sur la balustrade ou contre un mur, à l’abri (pas directement à côté d’un volet ou fenêtre). Surtout il est déconseillé de placer votre gîte dans une jardinière pour éviter tout contact de la terre. Même à votre fenêtre si vous avez une petite balustrade vous pouvez attacher votre gîte (bien fermement avec de la ficelle ou du câble en acier à l’aide d’une pince).
Au jardin ou dans une cour, les gîtes pourront être fixés contre un mur, sur un piquet, le long d’une branche ou encore dans l’enfourchure d’un arbre, toujours en veillant à l’exposition et sans jamais les placer à même le sol.
Enfin pour préserver votre nichoir des intempéries, vous pouvez installer un petit toit par-dessus.
Les abeilles solitaires s’installeront plus vite dans ces nichoirs si les alentours présentent des surfaces avec des plantes à fleurs locales et sauvages très diversifiées. Laissons fleurir les pissenlits !
Une fois le gîte installé, avec de l’observation et de la patience vous pourrez voir les abeilles venir et sceller l’entrée des tiges ou les trous avec de la terre ou des feuilles ! Mieux encore le spectacle de la sortie des larves, un vrai bonheur !
Et pour les moins bricoleurs, rendez-vous sur le site de la boutique LPO pour retrouver toute une sélection de gîtes !
A vous de jouer !
* définit “ce qui tue”, tel que les herbicide, fongicide, etc.