Comment planter un arbre au jardin ?

Offre pédagogique

Les arbres n’ont pas qu’une vocation ornementale : ils accueillent la faune sauvage, rafraichissent les températures, facilitent l’infiltration de l’eau dans les sols, stockent le carbone et participent ainsi à la sauvegarde de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique. Dans ce Tuto, vous allez apprendre à planter un arbre.

Jeune plant de chêne / istockphoto

Jeune plant de chêne / istockphoto

L’arbre est un organisme vivant qui crée sa propre matière organique sous l’action du soleil. L’arbre stocke le carbone de l’air et participe à lutter contre les changements climatiques. Ses racines favorisent l’infiltration de l’eau de pluie alors que le tronc et le houppier accueillent une riche biodiversité (oiseaux, insectes...). Vous disposez d’un jardin qui manque d’arbre ? Voici comment en planter un !

Points importants à prendre en compte AVANT la plantation

La période de l’année et la météo

Planter entre fin novembre et fin mars, pendant le repos végétatif. Pour s’en souvenir pensez à Catherine en plantant entre les deux Sainte-Catherine (25 novembre et 24 mars). Penser à éviter les périodes de gel, de fort ensoleillement, de vent sec ou quand le sol est gorgé d’eau.

Les conditions écologiques du milieu

Prendre en compte le climat régional (dans un contexte de hausse des températures) et les caractéristiques du sol pour assurer le bon développement et la croissance des végétaux. Vous pouvez repérer les espèces poussant spontanément dans votre région pour vous aider dans votre choix d’espèces et/ou demander conseil auprès d’un pépiniériste. 

Pour choisir des essences idéales, qui correspondent aux conditions bioclimatiques mais aussi à vos goûts, voici quelques astuces

  1. Vous rendre sur le site du CAUE (Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement) de votre département / région : les CAUE éditent de précieux guides de choix de végétaux !  Voir le site de la Fédération Nationale des CAUE pour trouver celui de votre lieu de vie.
  2. Les Conservatoires Botanique régionaux sont eux aussi de formidables sources d’inspiration de végétaux à favoriser, région par région.

Enfin, pour amorcer vos recherches, voici une sélection d’arbres indigènes favorables à la biodiversité proposée par le réseau des Refuges LPO :

Arbres de grande taille

ESPECESNOMS LATINSHAUTEUR EN METRES
ChâtaignierCastanea sativa15-20
Chêne pédonculéQuercus robur15-20
Chêne sessileQuercus sessiflora15-20
CormierSorbus domestica8-15
Erable planeAcer platanoides15-20
Erable sycomoreAcer pseudoplatanus15-20
Frêne communFraxinus excelsior15-20
Hêtre communFagus sylvatica15-20
MerisierPrunus avium12-15
Noyer communJuglans regia12-15
Tilleul à petites feuillesTilia cordata15-20

 

Arbres de taille moyenne

EspècesNoms latinsHauteur en mètres
Alisier blancSorbus aria6-12
Alisier torminalSorbus torminalis10-15
Aulne glutineuxAlnus glutinosa12-18
Charme communCarpinus betulus10-15
Erable champêtreAcer campestre8-12
IfTaxus baccata6-10
Poirier sauvagePyrus communis5-10
Saule blancSalix alba15-20
Sorbier des oiseleursSorbus aucuparia8-10

 

La réglementation

En limite de propriété, vérifiez que vous respectez la réglementation départementale ou communale concernant les distances de plantation de voisinage. Veillez également à vérifier auprès de votre mairie que l’emplacement choisi est compatible avec le PLU et qu’il n’est pas menacé par un projet d’utilité publique.

La présence d’espèces d’intérêt écologique

En milieu (semi) naturel, assurez-vous que le site ne présente pas un intérêt botanique que la plantation mettrait en danger : c’est le cas des pelouses calcaires dont la flore originale (orchidées...) se développe sur les terrains à roche quasi-apparente (calcaire ou sable) ou encore les landes à bruyères. 

Le choix d’un pépiniériste

Nous vous conseillons de vous orienter vers un pépiniériste se trouvant à moins de 100 km autour de chez vous et si possible agréé « Végétal Local », en lui spécifiant en tout état de cause votre souhait de planter des végétaux locaux pour ne pas déséquilibrer l’écosystème. 

L’âge et la taille des plants

Il est conseillé de prendre des plants âgés d’un ou deux ans qui mesurent 40 à 60 cm de haut et ont entre 3 et 4 branches. Les racines sont nues pour permettre une meilleure garantie de reprise des pousses et de manière plus vigoureuse. 

Le conditionnement

Les persistants (feuillus et conifères) sont plantés en motte dont la grosseur est en rapport avec celle du jeune plant. La motte doit être ferme et compacte. Les feuillus caducs peuvent être plantés en racines nues, sauf les végétaux à reprise difficile (hêtre, bouleau, ...). 

Le délai entre réception et plantation des plants

Si vous ne plantez pas vos végétaux dès réception, il est important de ne pas laisser les racines nues des plants à l’air libre. Le vent et le soleil les dessèchent rapidement. Pour cela, regroupez-les dans un trou et couvrez-les de terre ou bien placez-les dans un local frais en couvrant les racines d’une toile de jute.  

N’oubliez pas que petit plant deviendra grand ! 

Le chantier de plantation - Guide pratique

Les étapes pas à pas :  

Préparer le sol 

La préparation du sol et la qualité de la terre végétale sont essentielles pour l’avenir et la réussite de la plantation. Pour assurer une reprise et une bonne croissance des plants, le sol pourra être « préparé » de la manière qui suit : L’épaisseur de terre végétale doit être d’au moins 0,8 à 1 m avec une bonne rétention en eau et un bon drainage. Préparation des trous : Prévoir au moins 0,5 à 0,8 m en plus autour du système racinaire existant (fosse de 1m3 minimum). Le fond doit être ameubli. Effectuez les trous de plantation, à l’aide de la pioche, houe, bêche ainsi que la fourche.

Creusement du trou pour la plantation / istockphoto

Ameublissez la terre en bêchant avec la fourche au fond des trous pour favoriser la pénétration de l’eau en profondeur et pour aérer le sol afin que les racines puissent se développer correctement. 

Planter les plants 

Les trous de plantation ne doivent pas être trop étroits pour éviter de compresser les racines. Ils doivent être suffisamment spacieux pour permettre de poser délicatement le plant sans tordre les racines, elles doivent s’étaler et être dans leur position naturelle. De plus, les trous doivent être assez profonds pour que le collet de la plante soit au niveau du sol. Une fois les plants posés méticuleusement dans les trous, comblez-les avec la terre que vous avez mise de côté au moment de creuser, tout en la mélangeant avec le compost de votre jardin. Pour cela, vous pouvez utiliser les pelles. Au moment de combler le trou et de recouvrir le sol, nous vous conseillons de disposer la terre en cuvette autour du pied pour optimiser l’arrosage et éviter le ruissellement.  Tassez légèrement la terre et arrosez abondamment. C’est cet arrosage qui permettra à la terre de se mettre en contact avec les racines.

Plantation d'un arbre © LPO

Pailler 

Une fois le plan installé, le paillage est essentiel pendant les deux à trois premières années pour un développement optimal. Le paillage permet d’éviter la repousse des herbes et conserve l’humidité du sol en évitant l’évaporation. 
Le paillage doit être impérativement naturel et biodégradable : copeaux de bois, paille, paille de lin, feuilles mortes. Attention, au paillage avec de l’écorce et des épines de résineux qui ont tendance à acidifier le sol, et bien sûr ne pas utiliser de bâche PVC. Si vous tondez des petites zones de votre terrain (Voir le Geste Refuge "Je laisse des zones naturelles d’herbes hautes et de fleurs sauvages"), vous pouvez placer vos résidus de tonte en fine couche directement au pied des arbustes. Une tonte séchée au préalable pourra être placée en couches plus épaisses. 

Plantation d'un arbre © Nicolas Macaire / LPO

Plantation d'un arbre © Nicolas Macaire / LPO

 

Protéger 

Si votre plant est à la portée des  lapins, chevreuils ou lièvres, il sera nécessaire de protéger vos jeunes pieds avec, par exemple, des manchons de protection en papier biodégradable. 

"Entretenir" 

Dans la mesure du possible, nous vous conseillons de laisser évoluer vos arbres librement : le mieux est de ne rien faire car toute taille est une agression qui fragilise l’arbre ! Néanmoins une taille est parfois nécessaire au bout de plusieurs années, notamment pour les plantations de voisinage ou proches des voiries. Pour cela, la taille devra toujours se faire en dehors de la période de reproduction des oiseaux (qui a lieu d’avril à fin juillet), au risque de perturber ou de détruire les nichées d’oiseaux. Si vous taillez, faites-le toujours en hiver, avant la montée de la sève entre novembre et décembre, en vérifiant au préalable que votre arbre n’est pas un gite d’accueil d’insectes ou de chiroptère.