Le propriétaire prévient immédiatement ses voisins, Anne et Francis Franco, qui à leur tour alertent Gérard Lacoumette, bénévole de la LPO. Celui-ci avait posé quelques mois auparavant avec l’aide de Jean-Marc Bronner, également bénévole de la LPO, un nichoir à chevêches dans leur verger, à proximité de l’arbre qui vient de tomber au sol. Ils espéraient ainsi y fixer le couple de chevêche repéré lors des recensements l’hiver précédent. Mais ce dernier préfère finalement rester dans le vieil arbre creux qu’il occupe sans doute depuis quelques années. Ce qui n’était pas le meilleur choix, comme l’a montré la suite de l’histoire.
Il est alors fait le choix de recueillir les très jeunes poussins (ils ont six à sept jours), et de les transférer dans le nichoir. La réaction des adultes ne se fait pas attendre : leur ouïe aiguisée a vite fait de localiser les cris de leur progéniture dans le nichoir, qu’ils adoptent à leur tour très rapidement. Trois des quatre jeunes de la nichée sont sauvés : les parents continuent de les nourrir dans leur nouveau logement. Leur baguage une quinzaine de jours plus tard par Dominique Bersuder, titulaire d’un permis de baguage délivré par le CRBPO (organisme public français de gestion du baguage et marquage des oiseaux), confirmera qu’ils sont en pleine forme.
La bonne nouvelle a été fêtée comme il se doit par les propriétaires du verger, très attachés à « leur » famille de chevêches : ils ont invité tous les acteurs de cette chaîne de solidarité pour un fort sympathique moment de convivialité !
La LPO a la double satisfaction d’avoir pu sauver une nichée de chevêches, et de voir l’occupation, dans des conditions certes particulières, du premier nichoir de la série posée quelques mois plus tôt. Nul doute que d’autres seront occupés prochainement, vu les nombreux vergers du secteur, très favorables à cette espèce.
Une des jeunes chevêches dans sa boîte de baguage