C’est pourquoi les associations de protection des chauves-souris du grand ouest de la France sont favorables au développement des énergies renouvelables… mais …
dans un cadre prenant en compte les menaces que les parcs éoliens font peser sur les populations de chauves-souris.
Nos associations se mobilisent donc pour faire connaître cette problématique méconnue et demandent instamment à l’ensemble des acteurs (État, élus, développeurs, exploitants…) une réelle prise en compte de ces espèces protégées et menacées par cette industrie.
La mortalité des chauves-souris due à l’énergie éolienne, un fait avéré
La mortalité des chauves-souris due à l’énergie éolienne dans le monde est un fait avéré depuis plus de vingt ans.
Les différentes études de mortalité réalisées ces dernières années en France et en Europe montrent que celle-ci peut être très importante. Le grand ouest de la France n’est pas épargné.
Une synthèse des études sur la Loire-Atlantique
Une synthèse réalisée à partir d’études de suivis de mortalité conduits en Loire-Atlantique vient récemment de confirmer les craintes des associations de protection de la nature.
Ce travail nous a permis de lister 11 espèces de chauves-souris victimes des éoliennes pour une mortalité estimée d’environ 5 000 chiroptères (chiffre sous-estimé) tués en 10 ans sur ce seul département.
La Noctule commune (Nyctalus noctula), une espèce régulièrement victime des pales d’éoliennes et classée vulnérable sur la Liste Rouge des Mammifères menacés de France, pourrait disparaître à court ou moyen terme.
Stop à l’hécatombe ! Une prise en compte indispensable
Malgré nos alertes répétées, il est déplorable de voir qu’après plus de vingt ans, l’ensemble de la filière (État, développeurs et exploitants) ne prend toujours pas suffisamment en compte cette problématique. Cette destruction illégale d’espèces protégées s’est généralisée et institutionnalisée. Les nombreuses lacunes qui perdurent dans le système de planification, d’instruction, d’exploitation et de contrôle des parcs éoliens expliquent cette situation scandaleuse.
À l’aube d’une accélération du développement éolien qui ne manquera pas d’amplifier ces impacts, nos associations, par ailleurs favorables au développement des énergies renouvelables, alertent sur la nécessité d’une réelle prise en compte des chiroptères.
La priorité doit être la mise en œuvre de mesures de sobriété énergétique ambitieuses. Concernant les éoliennes, nous demandons :
- La mise en place de zones d’exclusions imposées à l’éolien (massifs forestiers, zones de présence de la Noctule commune et sites d’importances pour les chiroptères),
- La mise en œuvre de bridages (période d’arrêt des éoliennes) plus contraignants pour limiter les impacts sur les populations,
- L’interdiction des modèles d’éoliennes à faible garde au sol (inférieure à 30 m),
- L’obligation de l’obtention de dérogations de destruction d’espèces protégées pour tous les parcs.
Les signataires de ce communiqué de presse inter-asso
- Groupe Mammalogique Breton,
- Groupe Mammalogique Normand,
- Groupe Chiroptères Pays de la Loire,
- Bretagne Vivante,
- FNE Bretagne,
- LPO Bretagne,
- LPO Pays de la Loire,
- LPO Normandie.