Un bilan très positif pour 2023…
Depuis maintenant plus de 20 ans, un groupe de bénévoles de la LPO (de plus en plus nombreux !) s’engage pour la protection des busards, ces petits rapaces qui nichent au sol principalement dans les cultures de céréales (orge, blé…). Chaque printemps, les bénévoles observent de près la reproduction des busards pour mettre en place, si nécessaire, une protection grillagée autour des nids, ouverte sur le dessus. Selon les années, celle-ci assure l’envol de 50 % à 95 % des jeunes busards, qui, sinon, seraient détruits involontairement lors des moissons par les engins agricoles. De Moncontour à Lusignan, ce sont ainsi 385 jeunes busards qui ont pu s’envoler cette année, grâce au travail conjoint des bénévoles et des exploitants. La LPO remercie ces derniers pour leur aide dans le repérage et la protection des nichées. Plusieurs nids ont en effet été détectés in extremis lors de la moisson et ont pu être protégés grâce au prompt signalement des agriculteurs.
Busards cendrés et busards Saint-Martin se nourrissent essentiellement de campagnols : une famille en consomme environ 1 000, soit 168 000 campagnols pour les 168 couples recensés cette saison. Une aubaine pour les agriculteurs, à qui ces rapaces offrent une protection naturelle de leurs cultures contre les rongeurs !
… mais aussi des destructions inacceptables
Malheureusement, cette saison a été entachée par des cas de destruction volontaire, par bêtise ou méconnaissance de ces espèces. Un premier cas a été constaté le lendemain de la fête nationale : une cage de protection avait été écrasée par une voiture, heureusement sans jeunes busards à l’intérieur. Une seconde cage a été détruite volontairement début août, avec trois jeunes écrasés cette fois. Une enquête a d’ailleurs été ouverte par l’Office français de la biodiversité (OFB) afin de surveiller les secteurs où les destructions ont été constatées. Pour rappel, les busards bénéficient d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981. Il est donc interdit de les détruire, de les capturer ou de les perturber intentionnellement. Leurs œufs, leurs nids et leur milieu de vie sont également protégés. La peine encourue pour une destruction volontaire d’espèce protégée est de trois ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende.
Gageons que ces gestes, heureusement très isolés, ne se reproduiront pas l’an prochain et que la reproduction des busards, si essentiels à l’équilibre biologique des plaines, pourra se poursuivre au mieux avec l’aide de la LPO et des agriculteurs. Cette action reçoit le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine.