Le Groupe circaète de la Vienne aux « 7e Rencontres nationales Circaète Jean-le-Blanc »

Actualité

Le Groupe circaète de la Vienne, représenté par Benoît Van Hecke et Michel Granger, a participé aux « 7e Rencontres nationales Circaète Jean-le-Blanc » qui se sont tenues les 21 et 22 septembre 2024 sur la commune d’Eyne (140 habitants !), perchée à 1 574 mètres à l’ouest des Pyrénées-Orientales, et haut lieu circaétique s’il en est.

Les observateurs sur le site de migration d’Eyne, 22 septembre 2024 © Michel Granger

Un site au top !

En effet, site majeur de la migration postnuptiale (juillet-octobre) pour de nombreuses espèces de rapaces, Eyne est le principal site français pour la migration postnuptiale du circaète Jean-le-Blanc (quelque 2 600 oiseaux y transitent en moyenne annuellement) et le second au plan européen après Gibraltar. Ici, les circaètes arrivant par le Roussillon remontent la vallée française de la Têt (d’est en ouest) avant de franchir les Pyrénées au niveau du col de la Perche, puis de gagner l’Espagne par la vallée du Sègre (el Segré). Et si le passage de l’espèce s’étale pour l’essentiel du début septembre à la mi-octobre, le pic de passage s’établit précisément dans les jours proches du 20 septembre, c’est dire que les dates de ces Rencontres étaient bien choisies.

Ce rendez-vous se divisait en deux séquences : le samedi en salle, avec présentation de communications puis tables rondes ; et le dimanche en plein air, sur le site de migration « La Cerdagne-Eyne » (1 620 mètres) où, autour d’une petite cabane, des observateurs sympathiques et compétents nous ont fait profiter de leur expérience, tout en poursuivant leur intense et précis travail de comptage.

Deux journées passionnantes

Le samedi, le Groupe circaète de la Vienne a présenté trois sujets : le premier sur les aléas de la nidification d’un jeune circaète (en partie élevé au sol) ; le deuxième sur la mise en place et le fonctionnement du Groupe circaète Poitou-Charentes (dans le cadre du programme « Oiseaux forestiers ») et enfin le troisième sur les premiers résultats apportés par la pose de balises.
Quant au dimanche ce fut un festival de bonheurs ! Malgré une matinée chargée en nuages et un plafond bas, de nombreux circaètes ont été observés au passage, dans leur vol battu caractéristique et souvent nécessaire ici – alors que chez nous, en nidification, ce sont essentiellement des planeurs. À noter un moment fort et presque incroyable : le passage sous nos yeux de Maria, femelle de circaète balisée dans les Bouches-du-Rhône, qu’un point GPS nous avait signalée présente quelques minutes auparavant à une quinzaine de kilomètres du site. Après un épisode pluvieux et vide d’oiseaux, le ciel étant bouché, le retour du soleil a réactivé la migration de plus belle, avec, en fin de journée, un total de 284 circaètes observés !

Après notre départ, les 23 et 24  septembre, respectivement 498 et 563 circaètes (record annuel noté) ont été observés. Petit rappel pour les années précédentes : 2020, 1 902 circas ; 2021, 3 442 circas (année record) ; 2022, 3 000 circas  et 2023, 2 087 circas, soit un total de 10 431 oiseaux et une moyenne annuelle de 2 607 circaètes.

Le bonheur des oiseaux

Outre le circaète, voici quelques-unes des espèces qui ont été observées au cours de la journée : aigle botté, aigle royal, bergeronnette printanière, bondrée apivore, busard des roseaux, busard cendré, buse variable, épervier d’Europe, faucon hobereau, grand cormoran, gros-bec cassenoyaux,  guêpier d’Europe, guifette noire, hirondelle de rivage, ibis falcinelle, martinet à ventre blanc, martinet noir, martinet pâle, milan noir, milan royal, pluvier guignard, etc. Au total pour cette journée 705 individus et 36 espèces.

Laissons les mots de conclusion à Yves Dubois, coordinateur du Collectif Eyne, association qui pilote le site de migration et qui nous a accueillis sur place : « Eyne, c’est une bulle de bien être… un lieu où l’on a l’impression que rien ne peut nous atteindre… à part l’amour, le bonheur, les oiseaux… Et dans ce monde de brutes, on en a bien besoin… Le spot d’Eyne, c’est un peu comme une grande famille… »

Un grand merci à tous ceux qui, passionnés comme lui, font vivre le site.

Michel Granger