La mission de la Réserve et de ses acteurs
Les chauves-souris sont des animaux méconnus, bien souvent craintes et pourtant inoffensives et fragiles. Elles sont pourchassées depuis des siècles, notamment parce qu’elles sont nocturnes, discrètes et fréquentent des endroits difficiles d’accès.
Stéphane Vincent, de la LPO en Drôme-Ardèche, étudie les chauves-souris depuis plus de 20 ans. Aujourd’hui, il est conservateur de la Réserve Naturelle Régionale des grottes à chauves-souris en Drôme-Ardèche, et il nous présente dans cette vidéo ce lieu exceptionnel où il travaille chaque jour à la protection de la biodiversité.
Avec ses 80 hectares, ce site est un véritable refuge pour les chauves-souris, qui se comptent par milliers et se déplacent d’une grotte à l’autre tout au long de l’année.
Stéphane et son équipe veillent à ce qu’elles puissent le faire en toute tranquillité.
Pour relever ce défi, il peut compter sur :
Patrice, du comité départemental de spéléologie dont le rôle est de sécuriser l’accès de la grotte, Émilie, de l’ONF, qui s’assure que les forêts autour des grottes restent aussi sauvages que possible, Aline, agricultrice, qui entretient les prairies avec l’aide de ses chevaux et Boris, animateur à la LPO, qui sensibilise les humains pour réduire la peur qu’ils éprouvent face à ces petits mammifères. Pierre Guy, spécialiste des insectes à la LPO, complète ce beau travail, tandis que Stéphane coordonne toute cette équipe.
Leur mission consiste aussi à déconstruire les mythes qui entourent ces animaux en France et en Europe, comme ceux qui prétendent qu’elles sucent le sang – non, il n’y a pas d’espèces de chauves-souris en Europe qui se nourrissent de sang, et oui, ce sont de grandes alliées, des auxiliaires qui se nourrissent d’insectes et notamment de moustiques (et donc elles nous rendent un fier service en été !).
Des grottes protégées toute l’année, pour des espèces sensibles et menacées
L’accès aux grottes est strictement limité pour ne pas les déranger, avec un seul passage annuel en hiver pour suivre les populations. Stéphane veille à sécuriser les lieux pour que les équipes puissent y faire les comptages en toute sécurité.
L’objectif de la réserve ? Préserver cet écosystème et sensibiliser le public en changeant les regards. Un périmètre de 100 hectares a été établi autour de la réserve, sans intervention humaine : pas de sentiers, pas de récolte de bois, pas de travaux, pour ne pas nuire à la tranquillité des chauves-souris.
En dehors des réserves naturelles, la survie des chauves-souris est difficile, avec des tendances de population qui sont à la baisse de manière généralisée. C’est pourquoi la protection de ces espaces est essentielle.
Cette réserve permet d’encourager un changement de comportement. L’équipe espère qu’en comprenant mieux l’importance de ce lieu, les visiteurs respecteront ces espaces fragiles.
Bravo à Stéphane et son équipe pour ce travail exceptionnel.