La juridiction s’appuie sur le dernier bilan décennal de l’observatoire des galliformes de montagne (OGM) qui souligne que « les résultats récents, issus des suivis par radiopistage, suggèrent que le plus souvent la fécondité des populations de lagopède alpin n’est pas suffisante pour compenser la mortalité naturelle ».
Dans ces conditions, et l’indice de reproduction pour ce massif étant trop faible, la présidente du Tribunal suspend la chasse.
En revanche, et malheureusement, l’arrêté n’a pas été suspendu pour les autres communes situées en Oisans.
La LPO AuRA poursuivra donc son action sur le fond du dossier pour obtenir l’annulation de la totalité de cet arrêté.
À une plus large échelle, la LPO AuRA milite pour l’arrêt total de la chasse du Lagopède alpin, oiseau en mauvais état de conservation.
* Revel, La Ferrière, Sainte-Agnès, Allemond, Allevard, Saint-Martin d’Uriage
En savoir plus sur le Lagopède alpin
Le Lagopède alpin (Lagopus muta) est un galliforme de montagne, comme le tétras lyre, la perdrix bartavelle ou la gélinotte des bois. Il vit en montagne, entre 1800 et 3000 mètres d’altitude, à des températures pouvant atteindre -35 degrés.
Son plumage, renouvelé à trois reprises au cours de l’année, lui offre un camouflage performant pour éviter les prédateurs.
Mais avec le recul de l’enneigement, les dangers se multiplient.
Nichant au sol, le Lagopède alpin est également victime du dérangement dû à la surfréquentation humaine de son habitat et subit une prédation artificiellement accrue, qui mettent en péril les nichées.
La chasse accroit la vulnérabilité de cette espèce inscrite sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN.
En régression constante depuis les années 50, le Lagopède alpin a disparu de 92 communes des Alpes dont 27 cette dernière décennie.
Toujours chassé malgré son mauvais état de conservation, et confronté à la raréfaction progressive de ses habitats en raison des effets du réchauffement climatique, le Lagopède alpin pourrait être amené à disparaître de nos montagnes.