Avis de recherche : le Lagopède alpin, au croisement des enjeux de demain

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Le Lagopède alpin (Lagopus muta) est un galliforme de montagne, comme le Tétras lyre, la Perdrix bartavelle ou la Gélinotte des bois.

Il vit en montagne, entre 1800 et 3000 mètres d’altitude, à des températures pouvant atteindre -35 degrés. Ses pattes recouvertes de plumes permettent à l’oiseau de se déplacer plus facilement dans la neige. Son plumage, renouvelé à trois reprises au cours de l’année (gris en été, blanc en hiver, avec une période de transition), lui offre un camouflage performant pour éviter les prédateurs.

Cet oiseau niche au sol, généralement sur un affleurement rocheux nu garni d’un peu de végétation. La femelle peut pondre jusqu’à 10 œufs.

Lagopède alpin

Lagopède alpin © Sylvain Chapuis

Le Lagopède alpin est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

En régression constante depuis les années 50, ce galliforme a disparu de 92 communes des Alpes dont 27 cette dernière décennie et pourrait prochainement disparaître totalement de nos montagnes.

 

Danger n°1 : le réchauffement climatique

  • Recul de l’enneigement
  • Réduction des habitats favorables
  • Camouflage inadapté

Danger n°2 : le dérangement lié aux activités humaines

  • Surfréquentation humaine dans son habitat
  • Construction de nouvelles infrastructures (remontées mécaniques…)
  • Prédation artificiellement accrue
  • Nichées en péril

Danger n°3 : la chasse

  • Chasse de loisir réduisant les effectifs
  • Taux de natalité souvent trop bas pour justifier les tirs
  • Fragilisation d’une espèce en mauvais état de conservation

 

Face à ces enjeux, la LPO Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place un projet d’envergure, sur 3 ans, financé par la Fondation Alpes Sauvages.

 

Objectif n°1 : améliorer les connaissances

Afin de mieux connaître la répartition du Lagopède alpin en Auvergne-Rhône-Alpes, la LPO mène des suivis bioacoustiques par la pose et l’écoute de balises d’enregistrement des chants du Lagopède dans différents milieux favorables à l’espèce.
Cet outil scientifique permettra, grâce aux trois années de suivi, d’affiner les connaissances actuelles sur le Lagopède et de préciser les lieux de présence de l’oiseau.

Objectif n°2 : renforcer le volet juridique

La LPO Auvergne-Rhône-Alpes milite pour la protection du Lagopède alpin, avec l’aide d’un avocat qui gère les différents recours en justice déposés par l’association.
Le projet a vocation à financer ce volet juridique pour une meilleure prise en compte des enjeux auxquels fait face le Lagopède alpin, notamment la chasse.

Objectif n°3 : impliquer tout le monde !

Randonneurs, skieurs, clubs de sport, fédérations sportives… tous sont mis à contribution dans ce projet d’envergure !
Afin d’aider la LPO à mieux connaître les lieux de présence du Lagopède alpin, l’association vous invite à lui faire part de vos observations.

Lagopède alpin

Lagopède alpin © Alain Gagne

  • Taille semblable à celle d’un pigeon
  • Plumage blanc en hiver sauf le bout de sa queue qui reste noir en toute saison
  • Plumage estival brun-gris, changeant en automne vers un mélange de tâches grises et blanches sur le dos, ventre et flancs devenant blancs
  • Chez le mâle, fin masque noir qui lui barre le visage et sourcils rouge vif

Où chercher le Lagopède alpin ?

Le Lagopède alpin a la particularité de très bien se camoufler, été comme hiver. Ouvrez l’œil !

  • Dans les zones rocailleuses
  • Dans les pentes broussailleuses
  • À partir de 1800m d’altitude et jusqu’au sommet des montagnes !

Vous pouvez aussi repérer sa présence par les empreintes qu’il pourrait laisser dans la neige ou la boue, ou par ses crottes.

Dessin traces Lagopède alpin

Et… si vous tendez l’oreille, vous pourrez aussi l’entendre !

Ecouter le chant du Lagopède.

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