Le constat : une biodiversité menacée
De nombreuses espèces de chauves-souris, certains rapaces nocturnes, des hirondelles mais aussi le moineau friquet font partie de la faune emblématique du bâti, de plus en plus menacée et qui utilise différents espaces de la ruralité pour leur cycle de vie. Ces espèces ont plus précisément besoin du bâti traditionnel et patrimonial tels que les granges, les moulins, les châteaux, les églises…
Ces 30 dernières années, la présence des oiseaux agricoles et des oiseaux liés au bâti ont respectivement chuté de 29,5 % et de 27,6 %.
En région Auvergne-Rhône-Alpes, toutes ces espèces emblématiques du bâti sont encore présentes mais sont malheureusement en forte régression. Ce déclin est notamment lié à l’agriculture intensive, l’artificialisation des sols et la disparition de matériaux naturels (pierre, bois, terre argileuse…) par du béton armé.
Néanmoins, des anciens bâtiments existent encore dans chaque département, avec leurs spécificités locales (pierre, pisé, toitures pentues avec vastes combles, etc.) et peuvent être améliorés ou restaurés pour mieux accueillir la faune qui y est inféodée tout en favorisant les activités humaines.
Le projet « bâti rural et biodiversité »
Suite au succès des actions de la LPO AuRA réalisées avec le soutien de la Fondation du Patrimoine pour la restauration et la renaturation de l’étang du Grand Albert et l’acquisition et l’aménagement de parcelles favorables au lézard ocellé, les deux structures ont souhaité mettre en place une action qui relie les deux vocations de la Fondation du patrimoine à savoir : la préservation du bâti et de la biodiversité.
Le projet consiste à améliorer des bâtiments ruraux existants sur l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes afin qu’ils puissent mieux accueillir la biodiversité associée mais aussi à contribuer à la restauration et préservation d’anciens bâtis patrimoniaux nécessitant des rénovations.
Inauguration de la première réalisation
Ce vendredi 20 octobre avait lieu l’inauguration de la première réalisation du projet : le réaménagement d’une vieille cabane de vigne à La-Côte-Saint-André (38).
Ce site a été choisi car il se situe au sein de la plaine agricole de la Bièvre.
À l’extérieur, la cabane accueille désormais trois nichoirs : un destiné à la huppe fasciée, un autre pour les mésanges et un dernier pour les rougequeues ou rougegorge.
Les chauves-souris pourront quant à elle accéder à l’intérieur du batiment, par une petite fenêtre laissée ouverte, où un gite adapté a été installé.
Enfin, les combles ont été aménagées afin de laisser à la faune sauvage des espaces de vie.
Le bâtiment rénové a été inauguré par la Fondation du Patrimoine et la LPO AuRA, qui se sont félicitées de la mise en place d’un tel projet qui conjugue la préservation et restauration du bâti ancien avec la préservation de la biodiversité.
Le chèque de 90.000€, montant du soutien de la Fondation du Patrimoine, a été reçu le jour-même. Il va permettre de financer plusieurs projets de ce type.