Le projet en quelques mots
Le 29 novembre 2023, une enquête publique a été ouverte sur la demande d'autorisation environnementale présentée par la société CEPE « GRANDS COMMUNAUX » (filiale à 100 % de QENERGY France), en vue d'obtenir, du Préfet de la Côte-d'Or, l'autorisation de construire et d'exploiter un parc éolien comportant 13 éoliennes d'une hauteur totale en bout de pale de 180 mètres et de 8 structures de livraison.
Ce parc serait installé en pleine forêt, au sein même de la Zone de protection spéciale (ZPS) "Arrière côte de Dijon et de Beaune". Ce site d'intérêt communautaire vise à la conservation des oiseaux sauvages dans le cadre du réseau Natura 2000. Caractérisé par de grands massifs forestiers entrecoupés entrecoupés de pelouses calcaires, de cultures, de prairies et de barres rocheuses, il héberge de nombreuses espèces sauvages et patrimoniales avec de très forts enjeux. Exemples : le circaète Jean-Le-Blanc, l'aigle botté, le grand-duc d'Europe, la cigogne noire, la nyctale de Tengmalm ou encore le pic cendré.
La LPO BFC émet un avis DÉFAVORABLE
Notre association locale ne peut être que favorable à la transition énergétique. Cela passe par une plus grande sobriété énergétique et par le développement des énergies renouvelables à la condition que cela ne se fasse pas au détriment de la biodiversité. CE N’EST ABSOLUMENT PAS LE CAS POUR CE PROJET, c'est pourquoi nous émettons un avis défavorable. Vouloir installer 13 éoliennes en forêt, au sein d’une aire protégée est une aberration que nous dénonçons.
Mobilisons nous contre ce nouveau parc éolien, participez à la consultation publique avant le 11 janvier à 17h !
Malgré les mesures prévues dans le cadre de la séquence « Eviter Réduire Compenser », la mise en œuvre de ce projet se traduirait immanquablement par une perte considérable de biodiversité, inacceptable à nos yeux. On ne peut pas écrire, comme cela est indiqué dans la Stratégie Nationale Biodiversité 2023, que Climat et Biodiversité sont les deux faces d’une même pièce, et autoriser un tel projet qui ne considère clairement la biodiversité que comme une variable d’ajustement.
IMPORTANT : Pour que votre avis soit comptabilisé, nous vous invitons à l’exprimer individuellement en vous inspirant des arguments en bas de page, sans toutefois les recopier à l’identique.
Arguments qui font que l'on s'oppose à ce projet
- L’implantation d’un parc éolien dans une zone protégée se fait immanquablement au détriment de la biodiversité et notamment de l’avifaune et des chiroptères. Il viendra, de fait, amputer l’étendue de cette zone Natura 2000 de plusieurs dizaines d’hectares, et générera un risque permanent pour de nombreuses espèces.
- Concernant l’avifaune, le secteur retenu pour l’implantation présente pour plusieurs espèces emblématiques, des enjeux extrêmement forts : circaète Jean-Le-Blanc, aigle botté, faucon pèlerin, grand-Duc d’Europe, nyctale de Tengmalm, pic mar, pic cendré, pic noir.
- Le défrichement de 12 ha de forêts se traduira par un fractionnement et une perte d’habitat pour de nombreuses d’espèces, dommages irrémédiables qu’il n’est pas possible de compenser par les mesures proposées.
- L’équipement d’un système de détection/réaction peut permettre une éventuelle réduction du nombre de collisions mais ne permet absolument pas d’éliminer le risque de mortalité ce qui, pour des espèces dont les populations sont faibles, peut compromettre rapidement leur bon état de conservation.
- Une étude de la LPO de 2017 portant sur les suivis de mortalité aviaire en France de 1997 à 2015 sur le parc éolien a démontré que les éoliennes installées en ZPS entrainent une mortalité en moyenne 2 fois supérieure à ce que l’on constate hors ZPS.
- L’implantation d’un parc éolien en forêt ne respecte pas les recommandations PNUE/EUROBATS (Accord sur la conservation des populations de chauve-souris européennes) : « les éoliennes ne doivent pas être installées dans les forêts, quelles que soient les essences, ni à une distance inférieure à 200 m, compte tenu du risque qu’implique ce type d’emplacement pour toutes les chauves-souris » (Rodriguez et al., 2015). Comme pour l’avifaune, les enjeux vis-à-vis des chiroptères sont extrêmement forts dans cette zone, en témoigne la présence de 2 autres périmètres de protection (ZSC) relatifs à la présence de certaines espèces de chiroptères dans un rayon de 5 km autour du projet, dont l’un à 1km.
- La demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées n’intègre pas des espèces patrimoniales dont certaines à très forts enjeux alors que le risque de destruction les concernant reste fort : circaète Jean-Le-Blanc, aigle botté, grand-Duc d’Europe, chevêchette d’Europe, milan royal, cigogne noire.