A leur demande, dès 2019, la LPO Bretagne a interpellé la Région Bretagne qui a décidé de financer une étude pour dresser l'état des lieux de la situation et projeter des pistes d'amélioration. Réalisée durant 7 mois, par Manon Tissidre, responsable de l'entreprise La Queue Touffue, et Amélie Boulay, de l'association Volée de Piafs, elle a livré ses résultats au printemps.
« Il en ressort que les centres de soins apparaissent comme les acteurs majeurs du territoire pour traiter les problèmes de faune en détresse ou de cohabitation entre les citoyens et les animaux sauvages. Mais ces associations, reposant majoritairement sur du bénévolat, sont des structures fragiles : elles font face à une augmentation croissante des sollicitations, alors que leur budget n’augmente pas. Le personnel bénévole et salarié est surchargé et doit produire un travail de qualité professionnelle avec des moyens d’amateurs : manque de structures, de vétérinaires, de formations, d’outils mutualisés… Pourtant, la faune sauvage, très impactée par l’activité humaine, relève bien de notre responsabilité à tous. Nous nous devons donc, citoyens et collectivités, de venir en aide à ceux qui aujourd’hui prennent en charge la faune en détresse dans des conditions dégradées. »
Pour la LPO Bretagne, la priorité est d’élaborer collectivement une stratégie régionale : une des pistes avancées serait la création d’un service mutualisé pour gérer les demandes de médiation, les rapatriements, les formations, l’interface avec les vétérinaires relais ou encore les relations avec les institutions publiques. Ce service régional permettrait aux centres de soins de gagner en efficacité et en compétences. Parallèlement, nous avons émis des propositions qui pourraient permettre d’envisager un modèle économique plus pérenne pour la gestion de la faune en détresse. L’agence Bretonne pour la Biodiversité pourrait être un partenaire stratégique pour appuyer dans la mise en œuvre de cette stratégie régionale.
Dans les centres de sauvegarde :
- Plus de 7 500 animaux accueillis en 2019 contre 5 800 en 2018, soit 125 espèces en moyenne (dont 74 % protégées)
- 21 000 sollicitations téléphoniques
- 18 salariés et 896 bénévoles (représentant 4 050 heures de bénévolat / an)
- 181 km en moyenne par rapatriement
- + 20% de sollicitations faune en détresse entre 2014 et 2020
- 2 départements peu couverts : Ille-et-Vilaine et Finistère
- 1 soigneur breton = 11 heures de travail par jour (dont 1/3 non payées), 105 animaux par jour à soigner, 900 appels par an à gérer, 50 bénévoles par an à former.