Comme à chaque printemps, on voit fleurir des messages dans la presse ou auprès des mairies invitant au piégeage des frelons asiatiques le plus tôt possible. Pourtant, le Muséum National d’Histoire Naturelle ne recommande pas cette pratique dont les effets sont plus néfastes que bénéfiques.
Le frelon asiatique est un véritable fléau, en particulier pour les apiculteurs, amateurs comme professionnels. Les attaques sur les ruchers sont nombreux et leurs conséquences problématiques (le stress limite les sorties des abeilles et donc à court terme, la survie de la ruche). Cependant, ce n’est pas une raison pour faire tout et n’importe quoi. Le piégeage printanier semble être la solution « la plus vaine ». D’abord parce qu’à cette période les femelles fondatrices exercent une telle compétition entre elles que la mortalité est déjà conséquente. Et surtout, parce qu’il « n’y a actuellement aucun piège réellement sélectif ». Beaucoup défendent le contraire, malgré plusieurs études menées ces dernières années. Par exemple d’après une étude de 2020 en ce qui concerne ce qui semble être le piège le plus sélectif, le Jabeprobe, sur 23 insectes tués, un seul est un frelon asiatique.
Alors que faire ?
Le Muséum rappelle plusieurs solutions, faute de prédateurs au frelon asiatique en France.
- Piéger uniquement à proximité de ruchers qui ont connu des pertes l’année dernière, en privilégiant les les pièges « boîte à cônes », à partir du mois de juin jusqu’à début novembre ;
- Détruire les nids (n’y allez pas vous même !!) ;
- Protéger les ruchers à l’aide de filets ou de « muselières » à frelons (qui réduit la paralysie de la ruche de 41%).
Enfin, le Muséum rappelle qu’il « est préférable de se limiter à ces méthodes de lutte tant que de nouvelles techniques plus efficaces n’auront pas été mises au point ». En effet, on ne connaît pas, pour le moment, les conséquences sur les écosystèmes liées à la mort des autres insectes.
Toutes les informations : https://frelonasiatique.mnhn.fr
Cet article vous est proposé par l'un de nos bénévoles, Vincent Le Quentrec. Merci à lui !