Une vocation au service de la faune sauvage
Solène et ses collègues sont les premiers contacts pour toutes les personnes découvrant un animal en difficulté. « Mon rôle est avant tout d’assurer un premier contact avec les découvreurs, de les conseiller sur les premières actions à mettre en place et d’orienter les cas vers les structures compétentes », explique-t-elle. En plus des urgences, elle reçoit aussi des appels de cohabitation, comme des personnes dérangées par des pics creusant des trous dans leurs volets en bois ou des fientes d’hirondelles qui salissent les bords de fenêtre par exemple.
En parallèle, elle assure la coordination entre les structures professionnelles comme les centres de soins, les cliniques vétérinaires, les mairies et les pompiers. « Je fais aussi le lien avec les bénévoles rapatrieurs, en organisant les transports d’animaux vers les centres de soins, selon leur disponibilité. »
Son rôle de coordinatrice va bien au-delà : « J’organise à des formations, des événements, et je travaille sur la communication de la plateforme. J’échange aussi avec les collectivités pour sensibiliser à la protection de la faune sauvage. »
Avant d’intégrer la plateforme SOS Faune Sauvage Bretagne, Solène a travaillé en tant que soigneuse animalière en Alsace après un service civique dans un centre de soins. « La médiation m’a toujours intéressée et j’adore la Bretagne, donc quand l’opportunité s’est présentée, j’ai foncé ! » raconte-t-elle. Depuis deux ans, elle travaille à la LPO Bretagne, et la plateforme SOS Faune Sauvage, elle, existe depuis mai 2024.
Une ligne téléphonique en ébullition
Le volume d’appels reçu par la plateforme est impressionnant. « En période de reproduction, d’avril à septembre, nous gérons environ 90 appels par jour, avec des pics pouvant atteindre 140 appels ! » révèle Solène. En dehors de cette saison, l’activité diminue avec environ 30 appels quotidiens, sauf en cas de tempêtes où les sollicitations explosent.
Cette année, la tendance évolue avec une augmentation des appels : « En 2024, nous avons géré 14 000 sollicitations ! L’objectif est de décharger les centres de soins de leurs appels pour qu’ils puissent se consacrer pleinement aux animaux. »
Une chaîne de sauvetage bien organisée
Lorsqu’un signalement est effectué, Solène et son équipe guident les découvreurs pour sécuriser l’animal avant de l’orienter vers un centre de soins ou une clinique vétérinaire partenaire. « Parfois, l’animal peut être relâché après quelques heures de repos, comme un oiseau ayant percuté une vitre. Mais d’autres nécessitent des soins plus longs. »
Le transport est un enjeu crucial. « Nous avons un réseau de bénévoles rapatrieurs, mais ils sont très sollicités. L’idéal serait que les découvreurs puissent eux-mêmes assurer le trajet, pour garantir une prise en charge rapide. »
Des défis quotidiens
Un des plus grands défis de la plateforme est de convaincre les gens d’amener eux-mêmes les animaux au centre de soins. « Malheureusement, nous ne sommes pas un service ambulancier… Le trajet jusqu’à un centre de soins demande parfois de longues négociations. »
Le manque de structures d’accueil en Bretagne aggrave la situation. « Il n’existe que trois centres généralistes (Sea Shepherd Rescue, la Station LPO de l’Île Grande et PIAFS) et un centre spécialisé pour les phoques et loutres (ACMOM). Ces structures manquent de moyens humains et financiers. »
Les vétérinaires pourraient aussi jouer un rôle clé. « Beaucoup ne sont pas formés à la faune sauvage et doivent gérer cela sur leur temps personnel. Pourtant, la possibilité de faire des soins d’urgence, voire une euthanasie dans certains cas, seraient une vraie avancée pour limiter les souffrances des animaux. »
Un avenir à assurer
L’un des grands défis à venir pour la plateforme est d’assurer sa pérennité. « Aujourd’hui, nous fonctionnons sous l’égide de la LPO Bretagne, mais cette structure d’accueil est prévue jusqu’en mars 2027. »
Les retours des différents acteurs bretons sur le travail de SOS Faune Sauvage Bretagne sont très positifs, et l’équipe espère pouvoir continuer à évoluer. « Assurer la continuité de la plateforme est essentiel pour offrir un soutien efficace aux animaux en détresse et aux structures qui les prennent en charge. »
Une anecdote marquante
Parmi les nombreux sauvetages auxquels elle a participé, Solène se souvient particulièrement d’une histoire insolite. « Un jour, un monsieur a appelé après avoir trouvé une poule d’eau. Il ne savait pas que s’en était une. Il se baignait dans une rivière et l’a attrapée, pensant qu’elle était en détresse, sans savoir quoi en faire... Sur mes conseils, la pauvre poule d’eau a retrouvé la rivière peu de temps après. Une drôle d’histoire ! »
Cette anecdote illustre un problème fréquent : « Beaucoup de gens ramassent des jeunes animaux alors qu’ils n’en ont pas besoin. Chez certaines espèces, comme les chouettes ou les lièvres, les parents peuvent chercher leur petit jusqu’à 48 heures après sa disparition. Mais au-delà, ils finissent par abandonner leurs recherches. Ces jeunes vivent très mal la captivité. »
Un dernier mot
Malgré les défis, Solène reste animée par une passion inébranlable. « Ce travail demande beaucoup d’engagement, mais il apporte aussi une immense satisfaction. Nous assistons à de belles histoires de sauvetage, et chaque geste compte. Que ce soit en relayant les bonnes pratiques, en soutenant les centres de soins ou en faisant connaître notre mission, chacun peut agir pour la faune sauvage. »
Votre soutien fait la différence
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