Les menaces
Ces dernières décennies, la majorité des espèces de chiroptères ont vu leurs populations régresser en Europe. Exigeantes dans le choix de leurs habitats, qu’il s’agisse des gîtes ou des territoires de chasse, elles sont donc particulièrement sensibles aux modifications de leur milieu dues pour la plupart aux activités humaines. La rénovation des bâtiments, la fermeture des souterrains, l’éclairage de monuments, la disparition des prairies, haies et arbres creux, l’utilisation des pesticides, ou le trafic routier sont autant de menaces importantes !
- Perte de gîtes
On observe depuis plusieurs dizaines d’années une baisse effective des gîtes de reproduction, d’hibernation ou de transit des chauves-souris. Ceci est dû à la rénovation ou à la destruction de vieux bâtiments, l’aménagement des combles, la disparition ou la fermeture des souterrains, la disparition des arbres creux, la pose de grillages bloquant l’accès aux clochers, etc.
- Baisse des populations d’insectes
L’utilisation systématique de pesticides a entrainé une diminution de la quantité ainsi que de la qualité des insectes disponibles, principale ressource alimentaire des chauves-souris. En plus d’éliminer une part importante des proies, les pesticides agissent directement sur la santé des chiroptères. En effet, en ingérant des insectes contaminés, les chauves-souris accumulent dans leurs graisses des doses de produits chimiques qui les fragilisent. A cela s’ajoutent les traitements chimiques des charpentes qui entrainent également des empoisonnements.
- Dégradation du milieu
L’urbanisation, la construction de routes ou voies ferrées, l’assèchement de zones humides, ou la diminution des surfaces boisées font disparaitre des territoires de chasse et entrainent une fragmentation d’habitats. Ces dégradations impactent particulièrement les chauves-souris qui ont besoin de continuités écologiques pour se déplacer entre les milieux.
- Pollution lumineuse
L’éclairage nocturne de plus en plus important en milieu urbain mais aussi rural perturbe fortement les sorties de gîtes et les déplacements des chauves-souris qui attendent la baisse de luminosité pour s’activer. L’abondance d’insectes étant plus importante en début de nuit, un retard de sortie impacte la qualité de leur chasse.
- Éoliennes, voitures
Les parcs éoliens sont mortels pour les chauves-souris non seulement en raison des collisions avec les pales, mais surtout à cause des variations de pression importantes provoquées par le mouvement rapide de ces dernières. Lorsque les chauves-souris s’approchent de l’éolienne, ce changement rapide de pression provoque des traumatismes et des hémorragies internes fatales au niveau des poumons. Ce traumatisme est appelé « barotraumatisme ».
Les collisions avec les voitures et les trains quant à elles représentent un facteur important de mortalité chez les chauves-souris. Les routes causent en effet des coupures dans les corridors écologiques empruntés par les chiroptères.
- Dérangement
La fréquentation ou l’éclairage des cavités peut réveiller une chauve-souris en hibernation et un seul réveil consomme l’équivalent de 30 à 60 jours de réserves énergétiques! Des dérangements trop fréquents peuvent donc leurs êtres fatals.
Dans les colonies de reproduction, l’affolement des femelles dérangées peut faire tomber les jeunes au sol et provoquer leur mort.
- Prédation ou concurrence avec d’autres espèces
Du fait de leur niche écologique particulière, très peu de prédateurs se sont spécialisés sur les chauves-souris. Elles peuvent néanmoins être les victimes d’un rapace nocturne, une fouine ou encore un chat.
L’effraie des clochers, espèce également protégée, affectionne les mêmes gîtes que les chauves-souris. En plus d’être un prédateur, elle peut ainsi entrer en concurrence dans la recherche d’habitat. Son installation dans le même gîte pourra donc nuire à toute la colonie.