Enquête Huppe
Une enquête Huppe fasciée en Île-de-France
La situation de la Huppe fasciée (Upupa epops) s’améliore à l’échelle européenne mais se dégrade en France (cf. résultats STOC à télécharger). Dans notre région, l’espèce est un migrateur rare et un nicheur très rare. Ses effectifs nicheurs étaient évalués entre 10 et 20 couples en 2017 (Atlas des oiseaux nicheurs d’Île-de-France, 2009-2014, Corif). Elle y niche apparemment exclusivement au sud de la vallée de la Seine, son bastion étant le massif de Fontainebleau et le sud de l’Essonne. (Cf. carte 1 ci-dessous). L’estimation des couples est prudente, d’autant que la population fluctue selon les années. Certaines mailles très favorables peuvent ponctuellement accueillir une forte concentration de l’ordre d’une dizaine de couples, mais ces sites ne sont pas systématiquement réutilisés.
Carte 1 : Nidification de la Huppe fasciée en Île-de-France entre 2019 et 2023, mailles de 10x10 km (source : oiseauxdefrance.org)
Mieux connaitre la population nicheuse régionale nous permettra de préciser la tendance de façon plus objective. Le réchauffement climatique compense-t-il en partie la dégradation des milieux agricoles en limite nord de l’aire de répartition de l’espèce ? Cela fait partie des questions à élucider. La huppe est peu prospectée dans ses milieux favorables et ses cavités sont difficiles à trouver. Cette enquête nécessite donc un effort particulier.
Dans notre région, les premiers individus reproducteurs chantent et se cantonnent dès fin-mars. Les couples cherchent ensuite des cavités dans les arbres ou les bâtiments pour y pondre, généralement en mai. Des individus erratiques sont visibles après les premiers échecs de nidification. Les envols ont lieu en juin ou juillet.
La huppe dépend de milieux ouverts à la végétation rase/au sol nu, riches en gros arthropodes à différents stades (Orthoptères, Coléoptères, Lépidoptères, Arachnides), avec à proximité une cavité (entre 10cm et 3 m du sol) dans un arbre ou dans le bâti pour nicher.
Les milieux à prospecter en contexte rural sont :
- les vergers
- le vieux bâti (fermes, granges, murets de pierre sèche…)
- les haies
- les pelouses des jardins
- les cimetières
- les pâtures
Les milieux à prospecter en contexte forestier sont :
- Les coupes forestières
- Les clairières et lisières
- Les prés-bois
Photo 1 : Le trou d'un arbre ou le vieux bâti sont les supports de nidification de choix pour l'espèce © J-P.LEAU & B.DEUCEUNINCK/LPO
Dans tous les contextes, la présence dans la zone de trois éléments est indispensable : des cavités (arbre isolé, bâti), des zones d’herbe rase ou de sol nu et une utilisation restreinte de pesticides.
La reconnaître
La Huppe fasciée est un oiseau dont la morphologie, le vol papillonnant, le plumage et le chant sont caractéristiques, excluant en Europe toute confusion avec d’autres espèces. Pour la détecter, l’apprentissage de son chant sourd et portant est indispensable.
Chant de la huppe
https://lpo-idf.fr/site/_pages/sonotheque/naturophonia/HuppeFasciee.mp3
Phénologie dans la région
En Île-de-France, les premières données, mi-mars, de huppes correspondent aux migratrices, nichant plus au Nord.
Les couples franciliens se cantonnent dès le mois d'avril.
L’enquête à lieu du 1er avril au 31 juillet et les prospections devront donc s’articuler selon le cycle de l’espèce.
Dans un premier temps, une recherche active ou par point d’écoute d’au moins 10 minutes dans la matinée peut être effectuée pour détecter la présence de deux individus ou d’un mâle chanteur. Certains individus ne trouvant pas de partenaire peuvent se cantonner quelques jours avant de repartir. Pour confirmer le cantonnement, un deuxième passage doit donc être effectué au moins une semaine après le premier contact.
Il est important de noter que les individus observés avant le 30 avril ou après le 31 juillet peuvent être des migrateurs de passage. Par conséquent, il faut à ces dates saisir la donnée sans code atlas si l’individu est seul et ne présente pas d’attitudes territoriales. En revanche, un nourrissage ou l’observation de jeunes à peine volants constitue une preuve certaine de reproduction même après le 31 juillet.
Toutes les observations de huppes sont à noter sur Faune Ile-de-France.
Pour toutes questions sur l'enquête : leo.domingues-haccart@lpo.fr
Merci de votre participation !
Bibliographie
« Cahiers d'habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d'intérêt communautaire. Tome 8 Oiseaux ; Volume 2 « De la Fauvette sarde à l’Oie cendrée »
FONTAINE B. (2023a) - TENDANCES STOC NATIONALES 2001 – 2021 : Tendances STOC par groupe de spécialistes. 9 p.
JOURDE P. et DUPUY J. & SALLÉ L. 2022. – Huppe fasciée in Dupuy J. & SALLÉ L. 2022, Atlas des oiseaux migrateurs de France. LPO, Rochefort ; Biotope Éditions, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, 1122 pages. (collection Inventaires & biodiversité)
LE MARÉCHAL P., LALOI D. et LESAFFRE G. (2013). Les oiseaux d’Île-de-France. Nidification, migration, hivernage. CORIF-Delachaux et Niestlé, Paris. 512 pages
LETOURNEAU C. (2017), Huppe fasciée Upupa epops. In Atlas des oiseaux nicheurs d’Île-de-France 2009-2014, Corif p. 86*
OLIOSO G. et ISSA N. (2015), Huppe fasciée, in ISSA N. & MULLER Y. Coord. (2015). Atlas des oiseaux de France métropolitaine. Nidification et présence hivernale. LPO/SEOF/MNHN. Delachaux et Niestlé, Paris.