On commencera par le Pinson du Nord. En déclin à l’échelle européenne, ce pinson se montre en Normandie moins fréquemment et en moins grand nombre qu’il y a quelques décennies, et ce d’autant que, nicheur en Scandinavie, il a tendance a migrer moins loin sous l’influence du réchauffement climatique. Il est loin le temps où en Suisse en 1951 on notait un dortoir hivernal regroupant… 100 millions d’individus !
La deuxième espèce nordique qui fréquente nos mangeoires, surtout lors des coups de froid hivernaux, est le Tarin des aulnes, dont la population européenne est globalement stable. En plus de nos jardins, il apprécie particulièrement les… aulnes bordant les cours d’eau de nos vallées !
Le Bouvreuil pivoine, en augmentation en Europe, mais en déclin prononcé en France fait le bonheur des observateurs tant le plumage du mâle est éclatant. Son statut français est certainement fortement marqué par le réchauffement climatique car cette espèce est un montagnard à l’origine.
Le Grosbec casse-noyaux est toujours le « dominant » à la mangeoire. Au vu de son bec, on le comprendra ! Il impressionne les autres, même l’Etourneau qui n’ose s’y frotter ! Lors de l’hiver 2017-2018, la Normandie a été le théâtre d’une spectaculaire invasion de grosbecs, venus d’Europe orientale. On le voyait alors un peu partout !
Et le plus rare d’entre eux est certainement le Sizerin flammé (variété « cabaret »). Non, non, son nom de « cabaret » ne vient pas de la taverne et ce n’est pas « un petit verre » que vient chercher l’oiseau sur nos mangeoires, mais bien nos graines de tournesol. En fait, « cabaret » date de 1776, et on a perdu l’origine du mot pour cet oiseau ! Il est rare dans la région en hiver, et lui aussi semble « descendre » de moins en moins loin en migration. Les oiseaux viennent surtout des Alpes ou des îles britanniques, encore plus rarement de Scandinavie (variété « flammea »).
Frédéric Malvaud