Le Lagopède alpin est un galliforme de montagne vivant entre 1800 et 3000 mètres d’altitude, capable de résister à des températures pouvant atteindre -35 degrés. Son plumage, renouvelé à trois reprises au cours de l’année, lui offre un camouflage performant pour éviter les prédateurs. En hiver, l’oiseau devient ainsi blanc immaculé pour se confondre avec la neige mais avec le recul de l’enneigement lié au réchauffement climatique, les dangers se multiplient. Nichant au sol, le Lagopède alpin est également victime du dérangement dû à la fréquentation humaine de son habitat qui met en péril les nichées. Dans les Alpes, la LPO AURA mène un projet d’envergure pour sa sauvegarde.
En régression constante depuis les années 50 et inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN, le Lagopède alpin est pourtant toujours chassé en France malgré son mauvais état de conservation, accroissant la vulnérabilité de cette espèce.
Le projet d’arrêté préfectoral soumis à consultation publique jusqu’au 23 septembre 2024 prévoit d’autoriser le prélèvement d’un maximum de 10 individus dans le département de l’Ariège pour la saison de chasse 2024/2025. Or, les Pyrénées sont en limite Sud de répartition géographique de l'espèce au niveau européen, et les indices de reproduction crédibles y sont particulièrement faibles pour les lagopèdes alpins. Dans ces conditions, il est inconcevable d'envisager de le chasser.
Si la Perdrix grise est une espèce relativement répandue dans les milieux cultivés d’Europe du Nord et de l’Ouest, les populations des Pyrénées occupent une situation originale de par leur isolement à la fois méridional et altitudinal. Elles sont ainsi rattachées à la sous-espèce Perdix perdix hispaniensis qui se trouve également dans les montagnes du Nord-Ouest de l’Espagne. En 2003, des travaux de génétique sont venus confirmer la réalité de cette sous-espèce patrimoniale.
En Ariège, il serait autorisé en 2024/2025 le prélèvement de 670 perdrix grises de montagne pour l’ensemble des territoires de chasse. Or depuis plusieurs années, les prélèvements réels sont très inférieurs à ces chiffres, bien que plusieurs centaines de chasseurs pratiquent cette chasse, ce qui indique clairement que les populations sont en déclin dans le département.
Depuis de nombreuses années, la LPO et d’autres associations de protection de la nature contestent avec succès les arrêtés préfectoraux fixant le nombre de galliformes de montagnes (Lagopède alpin, Tétras lyre, Gélinotte des bois, Perdrix bartavelle, Grand Tétras, Perdrix grise des montagnes) pouvant être chassés dans plusieurs départements français et militent pour que ces espèces soient intégralement protégées sur le territoire français en étant notamment retirées de la liste des espèces chassables.