Nos associations (LPO France, LPO Occitanie, ANA-Conservatoire d’espaces naturels Ariège, France Nature Environnement et Nature en Occitanie) portent plainte et dénoncent fermement cet acte qui met à mal les efforts déployés aux échelles nationale et européenne pour la sauvegarde du Milan royal.
Nous saluons le travail de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse qui est parvenue, après plus de 2 mois de soins, à sauver ce Milan royal, relâché le 25 janvier dernier. Une pensée est également adressée à l’ensemble des centres de soins pour la faune sauvage, comme Hegalaldia (Pyrénées-Atlantiques), qui relèvent malheureusement trop souvent ce genre de défi. Rares sont les issues heureuses avec ce genre de blessure. Espérons que le plomb répandu dans son organisme ne le soit pas à des doses toxiques susceptibles de provoquer des étourdissements et des pertes d’aptitude au vol, et donc à la chasse, ce qui provoquerait à terme une mort prématurée de l’oiseau...
Une mauvaise réputation, et pourtant…
Les tirs ou autres actes de malveillance tels que l’empoisonnement volontaire et le piégeage sont trop souvent identifiés comme responsables de la mortalité du Milan royal et portent atteinte à ses populations concentrées essentiellement dans 7 pays européens, dont la France. Ces oiseaux sont surtout persécutés par ignorance. Par exemple, l’utilisation de produits chimiques, en particulier dans la lutte contre certains ravageurs de culture, a des conséquences irréversibles sur la faune sauvage et l’environnement, notamment sur les prédateurs tels que le milan. L’empoisonnement constitue ainsi la première cause de mortalité directe chez cette espèce.
Les rapaces jouent pourtant un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes naturels. Équarrisseurs naturels, culs de sac épidémiologiques, régulateurs d’espèces considérées indésirables, ils rendent des services inestimables.
Un acte inadmissible et irresponsable
La plupart des espèces de rapaces, au-delà d’être protégées par la loi, font l’objet d’un Plan National d’Actions. Ces PNA permettent non seulement le suivi de ces populations fragiles ou menacées mais également la mise en œuvre d’une stratégie pour leur conservation. La criminalité liée à la faune sauvage constitue la seconde menace la plus importante pour la biodiversité, après la dégradation des habitats. Tout auteur d’acte de malveillance ou de non-respect de l’utilisation de certaines substances chimiques, générant une atteinte à la conservation des espèces protégées, encoure une peine de 150 000 euros d’amende et 3 ans d’emprisonnement.