La LPO est honorée de faire partie des 20 structures sélectionnées bénéficiant du « loto de la biodiversité », annoncées ce 18 octobre par la Secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité, Sarah El Hairy. Cette opération doit permettre à l’Office français de la biodiversité (OFB) de récolter et redistribuer près de 6 millions d’euros en faveur de projets de préservation ou de restauration de la nature, grâce à la mise en vente de 14 millions de tickets vendus 3 euros pièce.
Le projet proposé par la LPO vise à pérenniser le retour dans les massifs montagneux français du plus grand rapace d’Europe : le Gypaète barbu. Ce rapace nécrophage, surnommé le « casseur d’os », avait quasiment disparu de l’hexagone en raison de persécutions liées à sa mauvaise réputation, de la raréfaction des herbivores sauvages et de l’évolution des pratiques agricoles. Alors que seuls quelques individus subsistaient dans les Pyrénées à la fin des années 1960, des programmes de réintroduction en partie coordonnés par la LPO ont permis dans un premier temps de reconstituer un noyau de population dans les Alpes, puis dans le Massif central.
Avec aujourd’hui moins d’une centaine de couples reproducteurs établis sur le territoire français, l’espèce demeure extrêmement fragile et les efforts mis en œuvre pour sa sauvegarde doivent être poursuivis et renforcés. Bien que strictement protégés par la loi, les gypaètes restent en effet menacés par le braconnage, les lignes électriques, les éoliennes et l’essor du tourisme en haute montagne.
Depuis sa création en 2018, le loto du patrimoine a permis de sauvegarder une richesse culturelle admirable, nous nous réjouissons que la démarche soit étendue à la sauvegarde de la biodiversité. Le patrimoine naturel connait, en effet, un déclin alarmant qui mérite la solidarité de tous.