Le nombre de loups baisse, l’Etat doit autoriser moins de tirs dérogatoires

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Le loup est revenu naturellement en France depuis l’Italie en 1992. Sa population a alors connu une dynamique de progression régulière pour atteindre en 2022 un effectif estimé à 921 loups. Cette augmentation permettait de conforter l’objectif du Plan National d’Actions (PNA) « Loup et activités d’élevage » : garantir à la fois le bon état de conservation de l’espèce et la pérennité de l’élevage pastoral.

Cette année, l’estimation de 906 loups donnée par les services de l’État fait apparaître une baisse de la population. Cette évolution intervient après l’année 2022 au cours de laquelle 162 loups ont été tués lors de tirs légaux dérogatoires. Un nombre record accompagné d’une hausse des destructions illégales.

Les scientifiques du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) alertent depuis plusieurs années. La facilitation de la politique de tirs combinée à une forte augmentation du taux annuel de destructions légales – passé de 10 % de la population estimée en 2018 à 19 % en 2020 – risquait de provoquer une baisse du taux de survie et un affaiblissement de la population. C’est ce qui se vérifie aujourd’hui.

Par ailleurs, le CNPN, a rappelé à l’État dans son avis du 23 mai dernier que le seuil de viabilité démographique et écologique de l’espèce, permettant sa viabilité à long terme, est estimé à 500 individus potentiellement reproducteurs et non 500 individus comme souvent entendu. Ce seuil n’étant pas atteint à ce jour, l’espèce ne peut pas être considérée comme dans un état de conservation favorable.

Nos associations ne peuvent aucunement se satisfaire d’un plan d’actions qui se traduirait par l’empêchement pour l’espèce d’être viable à long terme sur son aire de répartition. L’État doit être cohérent avec ses engagements en assumant l’objectif d’atteindre le bon état de conservation prévu par les conventions signées par la France. D’autre part, il doit respecter l’engagement pris lorsqu’il a fait le choix de rehausser fortement le taux annuel maximum de destructions légales : revoir ce pourcentage à la baisse en cas de fléchissement de la population. Cela doit-être fait dès cette année, sans attendre la finalisation du prochain PNA, afin d’éviter deux années de baisse consécutive de la population lupine.

Lire nos propositions pour le Plan national d’action loup et activités d’élevage (PNA 2024-2029)

Communiqué de presse interassociatif cosigné par Humanité & Biodiversité, ASPAS, LPO, FNE, WWF, FERUS