Le fondateur emblématique de l’association Sea Shepherd, infatigable défenseur des océans et de la vie marine, a été arrêté par la police danoise le 21 juillet 2024 lors d’une escale au Groenland. Le capitaine canadien et son équipage étaient en route pour empêcher le nouveau navire japonais Kangei Maru de tuer des baleines. Cette arrestation fait suite à la notice rouge émise par Interpol en 2012 à la demande du Japon, qui reprochait déjà à Paul Watson de s’être opposé à des baleiniers nippons dans une zone pourtant protégée en Antarctique.
En 1986, la Commission baleinière internationale (CBI) a mis en place un moratoire mondial pour interdire la chasse commerciale des baleines, afin de permettre aux populations de cétacés de se reconstituer après des décennies de tueries aveugles. Seuls la Norvège, le Japon et l’Islande ont poursuivi cette activité au nom de traditions archaïques. Les Îles Féroé, sous souveraineté danoise, perpétuent également le Grindadrap, qui consiste à rabattre et massacrer des familles entières de dauphins globicéphales. C’est sans doute pour s’être à maintes reprises interposé contre cette atrocité moyenâgeuse que Paul Watson a été placé hier en détention par les autorités du Danemark et risque aujourd’hui l’extradition vers le Japon.
Par la voix de son président Allain Bougrain Dubourg, la LPO apporte son soutien confraternel à Paul Watson et appelle l’Etat Français à agir diplomatiquement pour une libération rapide du militant écologiste, qui réside en France. Nous invitons également nos sympathisants à signer la pétition mise en ligne par le journaliste Hugo Clément afin de demander à Emmanuel Macron d’intervenir auprès de son homologue danoise.
J’ai connu Paul il y a près de 50 ans sur la banquise canadienne, alors que nous luttions ensemble contre le massacre des bébés phoques. Son courage et sa détermination n’ont d’égal que son amour pour les mammifères marins. La biodiversité s’effondre désormais de manière dramatique, il est consternant que ceux qui tentent de sauvegarder le vivant soient encore considérés et traités comme des criminels. Pour paraphraser Paul Watson : si l’océan meurt, nous mourrons tous. La France accueillera en juin prochain la Conférence des Nations unies sur les océans, il y va de l’honneur de notre pays d’exiger la libération immédiate de ce lanceur d’alerte.