Bien plus qu’une cathédrale, Notre-Dame de Paris est un écosystème. La taille imposante de cette falaise urbaine et ses innombrables cachettes sont une bénédiction pour certaines espèces qui ont su s’adapter à l’environnement de nos villes. Dans le reportage “Les animaux de Notre-Dame" diffusé sur TF1 en 1976, Allain Bougrain Dubourg décrivait déjà la richesse écologique du joyau de l’Île de la Cité. En 1986, l’édifice a ainsi accueilli jusqu’à 5 familles de faucons crécerelles, dont les effectifs de la capitale s’élèvent aujourd’hui à moins de 30 couples. Des moineaux domestiques, dont la population parisienne a décliné de 75% en à peine 20 ans, et des chauves-souris de la famille des pipistrelles gravitent également à proximité.
Depuis 2022, la LPO accompagne l’Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris dans une démarche visant à intégrer la biodiversité dans les travaux de restauration. Dans le cadre de ce partenariat, des visites techniques ont permis d’identifier et d’évaluer les emplacements potentiels pour l’accueil des nids et de proposer des mesures d’amélioration. Les compagnons et entreprises du chantier pourront être formés à repérer et préserver la faune tandis que les naturalistes de la LPO Ile-de-France effectuent un inventaire régulier des espèces présentes sur le site. La mairie de Paris a de son côté émis le souhait que les squares entourant Notre-Dame rejoignent les Refuges LPO, premier réseau de jardins écologiques en France.
Les animaux sauvages ont logiquement déserté les alentours à la suite de l’incendie du 15 avril 2019. Leur réinstallation sera sans doute progressive car le dérangement demeure important en raison des travaux qui se poursuivent. En 2022, un premier couple de faucons a toutefois pu se reproduire dans un pinacle derrière la tour Nord, mais a en revanche échoué l’an dernier.
La LPO collabore depuis plusieurs années avec d’autres grands bâtiments religieux. La LPO PACA a par exemple posé en 2022 des nichoirs à hirondelles et martinets sur la Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Arnoux de Gap (Hautes-Alpes) et a été missionnée par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) pour réaliser les diagnostics écologiques de 7 cathédrales de la région, tandis que la LPO Occitanie surveille un couple de faucons pèlerins installé sur celle d’Albi (Tarn) depuis 2001.
En parallèle, la LPO travaille depuis plus de 10 ans avec le Centre des monuments nationaux (CMN) pour développer des programmes de connaissance et de protection de la biodiversité dans leurs parcs et jardins. Neuf sites sont actuellement engagés dans la démarche Refuges LPO : le château d’Angers, le château d’Assier, le château d’Aulteribe, le site archéologique de Glanum, le domaine national de Saint-Cloud, le site gallo-romain de Sanxay, l’Oppidum d’Ensérune, l’Abbaye de Beaulieu-en Rouergue, la colonne de la grande Armée à Wimille.
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Découvrez la BD "Victor de Notre-Dame"
La LPO est très fière de contribuer à la prise en compte de la biodiversité dans la rénovation de Notre-Dame. La culture et la nature sont deux éléments inestimables et fragiles de notre patrimoine commun, que nous devons impérativement protéger de concert afin de les transmettre aux générations futures.