En 40 ans, l’Europe a perdu 800 millions d’oiseaux, et la France 800 000 agriculteurs. Ces deux effondrements démographiques concomitants ont une origine commune. En favorisant les monocultures mécanisées sur des surfaces gigantesques traitées aux pesticides, l’agriculture intensive a en un demi-siècle bouleversé les zones rurales et engendré une profonde crise sociale, économique et écologique.
Pourtant, certains responsables politiques et syndicaux ont opportunément choisi de désigner les normes et les contraintes environnementales comme principales responsables de cette crise, au lieu de remettre en cause les importantes inégalités dans la distribution des aides publiques et la répartition des profits.
Comment garantir à la fois la souveraineté alimentaire de la nation, la sécurité sanitaire des consommateurs et des producteurs, des revenus dignes pour les paysans, le bien-être animal et la sauvegarde des milieux naturels ? Face à ces multiples défis qu’affrontent l’agriculture et l’élevage, la préservation de l’environnement et de la biodiversité, loin d’être un handicap, constitue un atout essentiel.
Plutôt que d’alimenter une mise en opposition stérile et devant l’enchaînement hâtif de régressions environnementales décrétées par le Gouvernement sous la pression de tracteurs téléguidés par les syndicats majoritaires, nos organisations de protection de la nature proposent de réunir l’ensemble des acteurs concernés afin de construire sereinement des solutions innovantes visant à refondre nos systèmes alimentaires, repenser le métier d’agriculteur et restaurer les écosystèmes naturels.
Dans la perspective d’un tel dialogue constructif, nous partageons notre analyse et nos propositions dans le document “Une alimentation saine et une production durable ne se feront pas sans la biodiversité ».
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