Prendre une telle mesure à la légère ne tient pas compte des efforts déployés depuis des années pour concilier la préservation du prédateur avec les activités humaines, en particulier le pastoralisme.
Pour la première fois depuis le retour naturel de l'animal sur notre territoire dans les années 1990, les derniers recensements de 2023 ont démontré un déclin inquiétant de 9% de la population lupine en France, qui n'est toujours pas viabilisée avec environ 1000 individus. Les dérogations existantes permettent déjà d’en abattre près de 20% par an alors que les évaluations montrent que cela n’a pas d’impact sur les attaques de troupeaux, qui sont stabilisées depuis plusieurs années grâce à la mise en œuvre de solutions efficaces de protection du bétail.
Il est absurde et contre-productif de vouloir tuer encore plus de loups. A l’heure où la biodiversité s’effondre, l’urgence écologique n’est certainement pas de détruire une espèce protégée, mais bien de restaurer une cohabitation durable entre l'homme et la nature. La LPO continuera de s'opposer à toute décision qui sacrifie la faune sauvage au profit de discours populistes, et nous demandons au gouvernement de privilégier des approches scientifiques et rationnelles, plutôt que de céder à la tentation de répondre à des pressions économiques ou politiques de court terme. Cette première déclaration sur la biodiversité est un très mauvais signe de la part de l’ancien ministre de l’environnement !