Sans garanties solides en termes de protection de l’environnement, cet accord est en contradiction avec les engagements mondiaux pris lors de l’Accord de Paris et les objectifs européens de restauration de la nature. Depuis le début des négociations du traité commercial entre l’UE et le Mercosur en 1999, une surface forestière équivalente à celle de la France a été rasée en Amazonie, entraînant une destruction massive d’habitats naturels menacés. Cette déforestation est étroitement liée à l’expansion de l’élevage bovin et à la production de soja pour l’exportation, que la signature du traité va encourager à se développer davantage. Or ces pratiques, singulièrement dans une région du monde considérée comme un des poumons de la planète, contribuent directement et sans ambigüité à l’effondrement de la biodiversité et à la crise climatique mondiale.
L’urgence de repenser les accords commerciaux
En créant des distorsions déloyales entre nos agriculteurs européens et leurs homologues sud-américains qui ne seraient pas soumis aux mêmes réglementations environnementales, la suppression des droits de douanes sur certaines importations va en outre à l’encontre de la promotion d’une nécessaire transition écologique de nos modes de productions alimentaires. A quoi bon inciter les paysans européens à se convertir à des pratiques respectueuses des écosystèmes s’ils sont en concurrence avec des exploitants moins vertueux ?
Cet accord de libre-échange pérennise une vision obsolète du commerce international qui a sacrifié la biodiversité sur l’autel de la productivité. Nous appelons la Commission européenne et les États membres à rejeter le texte dans sa forme actuelle et à engager une refonte des politiques économiques afin qu’elles soient alignées avec les objectifs de développement durable et de justice sociale.