Adoptée ce 27 janvier par le Sénat, la « proposition de loi Duplomb », en référence à son rapporteur et premier signataire, fait peser de lourdes menaces sur notre agriculture et la biodiversité. Ce texte s’inscrit dans une stratégie d’apaisement de la contestation agricole lancée fin 2023, en accédant à une série de revendications des syndicats majoritaires, toujours au détriment de l’environnement :
- Facilitation de la commercialisation et épandage par drones des produits phytosanitaires, principaux responsables de l’effondrement de la biodiversité en milieu rural
- Réintroduction de 2 néonicotinoïdes (acétamipride et flupyradifurone), insecticides interdits en France depuis 2018 en raison de leur toxicité avérée pour les écosystèmes naturels
- Assouplissement des procédures relatives à l’implantation de mégabassines permettant à l’agriculture intensive d’accaparer les ressources en eau
- Affaiblissement des opérateurs publics chargés de la protection de notre environnement, tels que l’Office français de la biodiversité (OFB) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES)
En 40 ans, l’Europe a perdu 800 millions d’oiseaux, et la France 800 000 agriculteurs. Plutôt que d'enchaîner les reculs écologiques sous la pression de tracteurs téléguidés par les industriels de l’agroalimentaire, le gouvernement doit trouver le courage de mettre en place des politiques publiques responsables qui garantissent aux générations futures une alimentation saine dans un environnement préservé.