Le cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte le 14 décembre 2024, a détruit une grande partie des installations humaines de l’archipel, mais il a également fortement affecté les milieux naturels et en particulier les forêts, où une importante proportion des arbres a été anéantie. Sur ces espaces mis à nu, se sont rapidement développés des cultures illégales, des habitats précaires, et plus récemment des incendies. La catastrophe a aussi eu des répercussions sur les zones littorales et marines du territoire. Les populations de nombreuses espèces végétales et animales ont été décimées ou très perturbées. Les vents ont en outre laissé derrière eux une masse incalculable de déchets, que les pluies risquent d’emporter dans un des plus beaux lagons du monde.
Mayotte est un joyau de biodiversité, abritant des espèces uniques et des habitats essentiels à l'équilibre écologique de la région. Pourtant, la conservation de ce patrimoine naturel exceptionnel est absente des discours officiels et des projets de reconstruction qui risquent de se faire au détriment de celui-ci. Nos associations demandent donc à l’Etat, aux élus et aux organismes concernés de mettre en place les actions suivantes :
- Diagnostiquer l’impact écologique du cyclone : évaluer précisément les dégâts sur les écosystèmes terrestres et marins.
- Dépolluer et gérer les déchets et les eaux usées, en sécurisant leur traitement pour éviter une catastrophe écologique et sanitaire.
- Protéger les milieux naturels : intensifier la surveillance et sanctionner les dégradations.
- Mettre en place des plans d’urgence pour les espèces en danger et garantir la survie des plus menacées.
- Restaurer les habitats naturels : favoriser la régénération des forêts et zones humides par des végétaux indigènes à Mayotte, avec des actions ciblées et la relance des pépinières locales.
- Créer une instance de coordination sous l’égide du Comité de l’eau et de la biodiversité de Mayotte pour mutualiser les efforts et associer la communauté scientifique et les acteurs de l’environnement à l’élaboration des plans post-cyclone, afin d’éviter les erreurs pouvant aggraver la situation.
- Lutter contre les espèces exotiques envahissantes animales et végétales afin de favoriser la restauration des populations indigènes
- Impliquer la population : sensibiliser et impliquer les citoyens à la réhabilitation des écosystèmes naturels.
Signataires :
- Fédération Mahoraise des Associations Environnementales (FMAE)
- Mayotte Nature Environnement (MNE)
- Groupe d'Etudes et de Protection des Oiseaux de Mayotte (GEPOMAY)
- Régie de Territoire de Tsingoni (RTT)
- Réseau d’Education à l’Environnement et au Développement Durable de Mayotte
- Oulanga na Nyamba, Environnement et tortues marines de Mayotte
- Ceta'Maore
- Service de plongée scientifique (SPS) de Mayotte
- Naturalistes Environnement et Patrimoine de Mayotte
- Réserve Naturelle Nationale des Forêts de Mayotte (RNNFM)
- Réserves Naturelles de France (RNF)
- Société Botanique de France
- Réseau français d’éducation à la Nature et à l’Environnement (FRENE)
- Fabrique des communs pédagogiques
- Ligue pour la protection des oiseaux (LPO France)