Au-delà de cette richesse biologique, les milieux humides jouent un rôle primordial dans le cycle de l’eau et dans la régulation de la ressource en eau, l’épuration de l’eau ou encore la prévention des crues. L’apport d’eau douce dans les eaux marines littorales est également vital pour les écosystèmes marins et pour toutes les activités qui en découlent. Or, malheureusement, plus de la moitié des terres humides a disparu au cours du siècle dernier. Le phénomène est mondial, et l’Europe n’est pas épargnée. La Directive cadre européenne établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau de 2000, et la Loi sur l'eau et les milieux aquatiques de 2006, avaient beau prévoir l’atteinte du bon état des eaux et des milieux aquatiques avant 2015, la destruction des zones humides a continué et perdure encore aujourd’hui : en dix ans seulement, entre 2010 et 2020, plus de 40% des zones humides se sont dégradées en France, et seulement 36 % des masses d’eau françaises sont considérées en bon état écologique.
La prise de conscience de la valeur de ces milieux et la mobilisation pour leur protection n’ont pas suffi pour enrayer ce processus mortifère. La volonté politique est demeurée au stade des déclarations et bonnes intentions.
En 2022, il est unanimement reconnu que le bon état de la masse d’eau sur de très nombreux bassins hydrographiques n’est pas atteint, et que cette situation est liée principalement au modèle agricole de grande culture intensive, soutenu par l’irrigation, avec leur lot d’intrants. La politique agricole actuelle consiste à persister à vouloir maintenir un modèle que l’on sait aujourd’hui condamné, en adaptant l’environnement et les ressources, au lieu d’adapter les productions au changement climatique inévitable et déjà constaté. Non seulement le développement de l’irrigation sur les cultures intensives, avec son lot de projets de réserves de substitution ou « méga-bassines », détruit les écosystèmes et la biodiversité à court terme, mais il hypothèque les futures capacités de résilience des milieux.
Pour en savoir plus
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- Consultez le rapport de la LPO Poitou-Charentes.