Bromadiolone en Auvergne : la LPO porte plainte contre la France auprès de la Commission Européenne

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Le 13 avril dernier, la LPO France a porté plainte contre la France auprès de la Commission européenne de Bruxelles pour non respect de la directive Oiseaux.

Cadavre de Milan empoisonné

Milan empoisonné

Cette plainte a pour objet une protection insuffisante de l'espèce Milan royal à l'occasion des campagnes de traitement des prairies à la bromadiolone en Auvergne, produit anti coagulant visant à réguler les proliférations de campagnols terrestres.

En effet, l'Union européenne a lancé en 2010 un plan d'action en faveur du Milan royal avec pour objectif l'amélioration de son état de conservation en Europe. La France, qui héberge la deuxième population d'Europe, a une responsabilité particulière envers cet oiseau. Or, elle est confrontée a une vague de mortalité de cette espèce en Auvergne (et particulièrement dans le Puy de Dôme) du fait de l'utilisation de la bromadiolone, autorisée en France pour la lutte contre les campagnols terrestres (Arvicola terrestris).

Les effets de cette substance sur l'espèce Milan royal est catastrophique car la France accueille la deuxième population d'effectifs nicheurs de Milans royaux d'Europe qui, rappelons-le est une espèce endémique d'Europe ! Les traitements à la bromadiolone affectent aussi bien la population nicheuse française que les oiseaux migrateurs et hivernants, provenant de populations plus nordiques.

En 2011, 64 cadavres de milans royaux ont été retrouvés en France dont 47 victimes d'empoisonnements. L'intoxication apparaît comme la principale cause de mortalité directe du Milan royal en France.

Désormais, le Milan royal figure parmi les espèces quasi-menacées du monde et figure, en France, sur la liste rouge des espèces vulnérables.

La LPO avait déjà porté plainte sur le même sujet en  2000 auprès de la Commission Européenne 2000 suite aux hécatombes de Milans royaux de 1997 et 1998. S'en était suivi  un arrêté ministériel qui avait alors permis de mieux encadrer et contrôler l'utilisation de ce produit. Mais depuis 2007, il n'y a plus de réglementation nationale.

C'est pourquoi la LPO demande que  la France soit condamnée pour ne pas garantir le bon état de conservation des Milans royaux en ne prenant pas toutes les mesures nécessaires à sa préservation dans le cadre de la lutte collective contre le campagnol terrestre.