Les gypaètes barbus se trouvaient autrefois dans les montagnes du sud de l'Europe, mais au cours des XIXe et XXe siècles, leur nombre a chuté en raison du braconnage, de la raréfaction des herbivores sauvages et des changements dans les pratiques agricoles. Aujourd'hui, les populations ont tendance à être isolées tandis que des oiseaux meurent après avoir percuté des lignes électriques, avoir été abattus ou même empoisonnés.
Depuis 2015, le programme LIFE GYPCONNECT a dynamisé les effectifs en restaurant de nouveaux noyaux de populations de gypaètes dans les régions des Préalpes (Drôme) et du Massif central (Lozère, Aveyron, Gard, Hérault), encourageant également le déplacement des oiseaux de ces noyaux entre les Alpes et les Pyrénées. Une analyse des données GPS de 118 oiseaux a mis en évidence de premiers échanges entre les Alpes et les Pyrénées.
Les oiseaux ont été libérés selon une méthode qui consiste à placer des poussins issus d’élevage en captivité dans un nid artificiel, leur permettant de s'acclimater au milieu naturel pendant les semaines précédant leur premier envol.
Avec 46 oiseaux libérés, le projet a dépassé son objectif initial fixé à 24. Un gypaète barbu est même né dans le massif du Vercors pour la première fois depuis plus de cent ans. L'équipe a également construit et installé 37 placettes d’équarrissage pour les oiseaux, neutralisé près de 7 km de lignes électriques dangereuses et installé des dispositifs pour réduire les risques d'électrocution et de percussion sur 12 km de lignes.
LIFE GYPCONNECT devrait rétablir la continuité entre les populations d'Europe occidentale et centrale de l'espèce. Il vise également à restaurer une population européenne capable de survivre et de se reproduire indépendamment de l'intervention humaine. A ce stade, d'autres lâchers restent toutefois nécessaires pour s'appuyer sur les travaux du projet et assurer la viabilité de la population réintroduite.