Dites non au tir de Grands cormorans en eaux libres

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La LPO vous invite à participer à la consultation publique avant le 8 novembre.

Grand cormoran les ailes déployées

Grand cormoran © Robert Ruidl

Suite à la décision du conseil d’Etat du 8 juillet 2024, favorable aux pêcheurs, le ministère de la Transition écologique vient de soumettre à la consultation du public une proposition d’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de perturbation intentionnelle et de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant les Grands cormorans (Phalacrocorax carbo sinensis).

Pour rappel, cet oiseau piscivore est protégé au niveau européen au titre de la Directive du 30 novembre 2009 relative à la conservation des oiseaux sauvages. Toutefois, afin de limiter sa prédation sur les espèces protégées de poissons d’eau douce ainsi que sur les piscicultures en étang, des dérogations peuvent être délivrées pour mener des opérations de destruction.

Si ce projet d’arrêté voit le jour, les Préfets pourront à nouveau attribuer des plafonds de tir de destruction en eaux libres, allant jusqu’à  20% des effectifs départementaux de Grand Cormoran en cas de dommages liés à la prédation, et « à condition qu’un impact significatif soit avéré sur les espèces piscicoles protégées ». Ces plafonds de tirs en eaux libres ajoutés à ceux en piscicultures offrent la possibilité de tirer annuellement près de la moitié de la population hivernante de Grand Cormoran, soit environ 43%. 

Outre le fait que ces niveaux de prélèvement sont inacceptables il n’existe pas de preuve scientifique démontrant que le grand Cormoran, espèce opportuniste, nuise aux populations de poissons sauvages autochtones rares et/ou menacés en France.

Le Grand cormoran a toute sa place dans nos paysages en tant que prédateur originel des cours d’eau français et faire de cet oiseau le bouc-émissaire de la régression des poissons d’eau douce est un non-sens et camoufle les véritables causes : pollution et dégradation de la qualité des eaux, barrages et discontinuité écologique, réchauffement climatique et sécheresses meurtrières. L’enjeu n’est pas de sauvegarder le loisir de quelques pêcheurs mais bien de préserver la biodiversité. 

La LPO déplore l’action de l’État dans la précipitation puisqu’il a mis en ligne la consultation publique le 18 octobre en oubliant d’ajouter l’avis défavorable du Conseil National de la protection de la Nature du 16 octobre dernier !

La LPO vous demande donc de déposer avant le 8 novembre 2024 un avis défavorable à ce projet d’arrêté régressif et de vous opposer à :

  • L’extension de la période de tirs et d’effarouchement pendant la période de reproduction (au-delà du 28 février) notamment en raison des risques de dérangement des espèces protégées surtout des colonies d’ardéidés. La période de tirs ne devrait pouvoir s’étendre au-delà de la période légale de chasse ;
  • La possibilité de report des plafonds non atteints d’une saison à la saison suivante en piscicultures ou d’un territoire à l’autre (piscicultures vers eaux libres ou vice et versa) au cours de la même saison ;
  • Toute mesure permettant de faciliter les tirs en eaux libres (rivières et fleuves…) sans justifications telles que définies dans le régime dérogatoire.

Merci de vous mobiliser à nos côtés et de faire circuler l'information autour de vous !

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