Il est des êtres qui par leur seule présence éclairent une assemblée assombrie.
Henri Jenn appartient à ce précieux clan.
Durant 27 ans, le Conseil d’Administration de la LPO a pu constater combien ce naturaliste, légitimement reconnu, a enrichi le destin de notre association. Ceux qui l’ont connu n’ont pas oublié que son accent alsacien rimait avec son cœur sur la main. Sa générosité n’excluait cependant pas sa lucidité. Trésorier de la LPO, il a initié le pari des Fonderies Royales avec Michel Métais. Nous lui devons aujourd’hui le toit qui nous abrite.
Au-delà des chiffres, Henri fut de tous les combats, toujours déterminé. Cet engagement s’inscrit dans sa nature comme dans sa culture. Adolescents fougueux, nous avons planté ensemble les racines du Club des jeunes amis des animaux. Déjà habité d’une rigueur scientifique hors pair, Henri cautionnait ainsi notre ambition éthique.
Si la LPO nationale pleure l’un de ses pionniers, elle n’oublie pas son rôle historique localement. Dès 1970, il entre au CA de la ligue haut-rhinoise de protection des oiseaux, pour en devenir le Président jusqu’en 1990. L’association deviendra LPO délégation Alsace tandis que notre ami Yves Muller en prendra la Présidence.
Depuis son premier camp de baguage en 1967 à Kembs, Henri n’a cessé de s’investir. Avec une satisfaction pleinement justifiée, il se réjouissait d’avoir bagué près de 60 000 oiseaux ; ce qui l’autorisera à publier notamment dans la revue Alauda.
Yves Muller résume : « sa vie fût d’une richesse exceptionnelle mais je retiens avant tout qu’il était un Homme de conviction ».
En mon nom, la LPO s’associe à la peine de sa famille et de ses proches. Elle tient également à dire son admiration et sa reconnaissance pour le chemin que Henri a tracé vers le respect du vivant, et que nous ne cesserons d’emprunter.
Allain Bougrain Dubourg,
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