Sur la centaine de monuments qui lui sont confiés par l’État, le Centre des monuments nationaux gère un important patrimoine naturel : 83 parcs, jardins d’agrément, potagers, vergers, mais aussi des terres agricoles et des domaines forestiers totalisant plus de 3 200 hectares. Huit d’entre eux bénéficient du label « Jardin remarquable » et vingt-deux sont labellisés « Natura 2000 ».
Le CMN mène ainsi une politique de gestion raisonnée (éco-pâturage, lutte biologique, recyclage des déchets verts) et des actions de conservation et de valorisation de la biodiversité avec l’aide de partenaires de renom, dont notamment la LPO.
En effet, depuis 2014, le CMN et la LPO travaillent en étroite collaboration, œuvrant pour la protection de la biodiversité dans les monuments et la reconnaissance du patrimoine naturel au même titre que le patrimoine culturel en déployant la démarche Refuges LPO sur les sites. Le partenariat a été renouvelé en 2021 pour 5 ans afin de renforcer les relations de travail au niveau national, avec comme objectifs :
- D’agir concrètement en faveur de la biodiversité de proximité en accompagnant le CMN dans la gestion écologique des sites à travers la mise en œuvre de diagnostics et préconisations de gestion ;
- De mobiliser l’expertise de la LPO et d’appliquer ses bonnes pratiques dans la gestion écologique des monuments du CMN afin de protéger la biodiversité qui y vit ;
- De former les agents du CMN et sensibiliser les publics accueillis sur les sites aux enjeux de protection de la biodiversité.
Ainsi, par exemple, dans le cadre des démarches Refuges LPO engagées :
- Au château d’Angers (Maine-et-Loire), lors de la rénovation de la chapelle, un plan de gestion a été mis en place pour protéger les espèces présentes sur le site. Des nichoirs destinés aux faucons crécerelles ont été inclus dans les murs par les maçons. Résultat : le rapace s’y reproduit désormais tous les ans ! Il est également prévu de conserver ou d’aménager des cavités pour les martinets noirs et des fissures pour les chauves-souris, des espèces intégralement protégées.
- Au village fortifié de Mont-Dauphin (Hautes-Alpes), les actions déployées vont de l’installation de nichoirs, gîtes, panneaux de sensibilisation à des animations d’ateliers nature en passant par la formation des équipes du CMN. Mais la principale particularité de Mont-Dauphin est la conception d’un parcours faune et flore par le CMN et la LPO pour traverser les différents milieux naturels et paysages remarquables et présenter la biodiversité de la place forte.
- Au site archéologique de Glanum (Bouches-du-Rhône), les ruines antiques bordées de falaises, galeries souterraines et de nombreux points d’eau constituent une diversité de milieux très accueillante. Une centaine d’espèces animales ont été recensées sur le site. Une carte de découverte sur la biodiversité de Glanum a été réalisée avec la LPO en lien avec le Parc naturel régional des Alpilles, ainsi qu’une exposition. De plus, des animations nature et ateliers familiaux sont proposés tous les ans aux visiteurs pour découvrir la biodiversité présente sur le site.
Neuf monuments et sites sont actuellement engagés dans la démarche : le château d’Angers, le château d’Assier, le château d’Aulteribe, le site archéologique de Glanum, le domaine national de Saint-Cloud, le site gallo-romain de Sanxay, l’Oppidum d’Ensérune, l’Abbaye de Beaulieu-en Rouergue, la colonne de la grande Armée à Wimille.
Le soutien de la Fondation ENGIE va permettre de poursuivre et déployer le travail commun entrepris depuis 10 ans par le CMN et la LPO et de porter le nombre de monuments participants en 2024-2025 de 9 à 15.