En raison de leur grande mobilité, certaines espèces marines interagissent avec des milieux variés et sont exposées à de multiples menaces, aussi bien en mer que sur les côtes : captures accidentelles dans les engins de pêches, destruction des habitats, pollutions, dérangements, etc.
Pour assurer la survie et la reproduction de ces espèces vulnérables, le programme LIFE Mobile Marine Species vient d’être lancé. Coordonné par l’Office Français pour la biodiversité (OFB) co-financé par l’Union Européenne et le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, ce projet mené sur sept ans (2024-2030) vise à améliorer la conservation de certaines espèces issues de quatre taxons : les élasmobranches (requins et raies), les mammifères marins, les oiseaux marins et côtiers ainsi que les tortues de mer.
Ses objectifs sont les suivants :
- Protéger les habitats fonctionnels pour les oiseaux marins en restaurant des sites de nidification ou d’alimentation ;
- Lutter contre la prédation par les espèces non indigènes comme le rat ou le vison d’Amérique ;
- Diminuer le dérangement dû aux activités humaines sur le littoral et en mer en impliquant les acteurs des secteurs concernés ;
- Réduire la mortalité liée aux engins de pêche en testant de nouvelles méthodes de réduction des captures accidentelles et en luttant contre la pêche fantôme.
Le champ d’intervention de la LPO
Forte de son expérience, la LPO pilotera les actions portant sur 12 espèces d’oiseaux : le Macareux moine, le Pingouin torda, le Puffin yelkouan, le Puffin des Baléares, le Fou de Bassan, le Guillemot de Troïl, la Sterne de Dougall, la Sterne pierregarin, la Barge à queue noire, le Gravelot à collier interrompu, le Huîtrier pie et la Mouette tridactyle.
La dépollution de l’ile Rouzic a débuté
L’île Rouzic qui fait partie de la réserve naturelle de l’archipel des Sept îles gérée par la LPO, est le seul endroit de France où se reproduisent les Fous de Bassan. L’espèce étant protégée, toutes les visites y sont interdites, sauf en de très rares circonstances pour des scientifiques.
A partir du mois de février, les Fous de Bassan sont de retour sur l’île et commencent à préparer leur nid en utilisant des algues. Mais en mer, ils les confondent parfois avec des bouts de plastiques ou des filets de pêche à la dérive, qui une fois ramenés à terre, deviennent des pièges mortels pour ces oiseaux marins déjà décimés en 2022 par la grippe aviaire. Certains périssent étranglés, ou restent attachés et meurent de faim.
Le démarrage de ce projet LIFE était attendu afin de pouvoir débuter une opération inédite visant à retirer les déchets qui se sont ainsi accumulés sur l’ile. L’intervention n’étant possible qu’en dehors de la période de reproduction, lorsque les oiseaux sont encore en mer, le nettoyage se fera petit à petit et prendra cinq ans.
A suivre…
Le LIFE Mobile Marine Species un programme européen coordonné par l’OFB et en partenariat avec le WWF France, l’Organisation de Producteurs SATHOAN, l’IFREMER, MIRACETI, l’Initiative pour Les Petites Iles de la Méditerranée (PIM), le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), le Groupe Ornithologique et Naturaliste du Nord (GON), le Groupe d'Etude des Cétacés du Cotentin et des Mammifères Marins de la Mer de la Manche (GECC), SENSEA et le Groupe Mammalogique Normand (GMN).