Le gouvernement a ouvert jusqu’au 17 janvier 2025 une consultation publique sur un projet de modification de l’arrêté du 21 février 2024 fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction de loups peuvent être accordées par les préfets.
La LPO conteste les évolutions prévues par le texte :
La modification de l’article 5 vise à autoriser les lieutenants de louveterie bénéficiaires d’une autorisation de tir à transporter, suite à un tir effectif, la dépouille d’un loup afin de la remettre à l’Office français de la biodiversité (OFB). Or le transport du cadavre d’une espèce protégée peut déjà être réalisé après délivrance d’une autorisation par l’OFB. Cet article qui crée un cas particulier pour les lieutenants de louveterie par rapport aux autres intervenants n’est donc pas nécessaire.
Plus problématique, la modification de l’article 6 introduit la possibilité de fonder une décision préfectorale autorisant un tir de défense d’un troupeau bovin ou équin sur une obscure analyse territoriale de la vulnérabilité des exploitations, ce qui permettra de délivrer des autorisations de destruction de loups sans même que le demandeur n’ait à justifier de l’occurrence d’attaques préalables.
La LPO s’oppose à la notion de « non-protégeabilité » de troupeaux, de territoires ou de certaines espèces domestiques (bovins, équins), qui permet de justifier des tirs sans exploration de solutions alternatives adaptées localement. Malgré l’absence de preuves démontrant l’efficacité des tirs létaux pour réduire les dommages aux troupeaux, l’État continue à promouvoir cette mesure comme solution prioritaire. Cette politique, qui détourne l’attention des véritables moyens de protection, vulnérabilise en réalité les troupeaux en les exposant davantage aux attaques, tout en portant atteinte à la restauration d’une population lupine viable en France.
La LPO demande à l’État :
- De dresser un bilan des effets des arrêtés précédents sur la conservation du loup et sur les dommages aux troupeaux.
- De réaliser une synthèse des études et des expérimentations sur les moyens de protection des élevages adaptés aux différents cas de figure.
- De renforcer les moyens de protection éprouvés, comme la présence humaine (éleveurs, bergers, bénévoles), les clôtures et la présence de chiens de protection, soutenus par une aide financière adaptée.
- De privilégier les solutions non létales, telles que l’effarouchement, avant toute autorisation de destruction.
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