Le Labbe antarctique est un imposant oiseau marin avec un plumage brun marbré, des ailes robustes et un bec puissant. Ce pêcheur redoutable passe l’essentiel de son existence à capturer des poissons en haute mer, et ne vient à terre que pour se reproduire, comme dans les Terres australes françaises. Capable de défier les autres prédateurs pour leur dérober leurs prises, il est connu pour son comportement agressif et fait notamment des ravages dans les colonies de manchots. Très dépendante de la ressource halieutique, l’espèce voit sa survie menacée par la raréfaction de ses proies due aux changements climatiques et à la surpêche.
Introduit aux îles Kerguelen en 1874 par une expédition scientifique, le Lapin de garenne s’y est multiplié et figure désormais au menu des labbes. Engendrant de profondes transformations du couvert végétal de l’archipel subantarctique, son expansion a également fourni une ressource alimentaire providentielle aux carnassiers locaux, qui incluent les personnels de la base tricolore de Port-aux-Français, unique cité de ce territoire français grand comme la Corse, ainsi que la population de chats harets, imprudemment constituée à partir d’un couple domestique il y a plus de 70 ans. Ces derniers semblent tout aussi inefficaces pour réguler la population des bêtes aux longues oreilles que la myxomatose, répandue en vain dans les années 1950.