Présent sur l’ensemble du territoire métropolitain, sauf en Corse, le Blaireau d’Europe est reconnaissable à son museau pointu et aux bandes noires qui traversent sa tête blanche. Cet omnivore affectionne particulièrement les milieux boisés où les vers de terre constituent l’essentiel de son alimentation, qu’il complète par des campagnols, des amphibiens, des escargots, des champignons ou des fruits.
Mammifère aux mœurs nocturnes et au mode de vie souterrain, cet excellent terrassier est capable de creuser de vastes réseaux de galeries dans lesquelles plusieurs chambres sont aménagées. Le problème est que ces constructions peuvent parfois dégrader dangereusement des chemins agricoles voire des infrastructures publiques, comme les remblais de voies ferrées.
Bien que des méthodes alternatives existent, telles que la construction de terriers artificiels, les chasseurs français tuent chaque année des dizaines de milliers de blaireaux, auxquels s’ajoutent les nombreuses victimes de collisions routières.
La lutte contre la tuberculose bovine sert également d’argument en faveur de la régulation du blaireau alors qu’à peine 4% du territoire national est concerné par cette maladie transmissible au bétail, contre laquelle il existe aujourd’hui un vaccin.
En réalité, la diabolisation du blaireau sert surtout à perpétuer la vénerie sous terre, une chasse barbare soi-disant traditionnelle qui consiste à déterrer l’animal acculé dans son terrier par des chiens, avant de l’achever au fusil ou à l’arme blanche. A l’image de la quasi-totalité des autres pays européens, où le blaireau est désormais protégé, il est temps de faire cesser en France ce carnage moyenâgeux.
La LPO soutient la journée mondiale du blaireau organisée chaque 15 mai par l’ASPAS et demande l’abolition de la vénerie sous terre.