Les réserves naturelles sont créées par l’Etat et demeurent sous sa responsabilité. Le préfet de département est l’autorité responsable au niveau local (DREAL Bretagne). Il est conseillé par un comité consultatif qu’il préside (dernière composition définie par arrêté du 11 septembre 2020).

La gestion de la RNN des Sept-Iles est encadrée par une convention de délégation de gestion qui lie le préfet des Côtes d’Armor et la LPO. Cette dernière association est désignée gestionnaire de la RNN depuis sa création en 1976.

À la suite de la publication du décret du 19/07/23, ayant considérablement étendu le territoire classé, un nouveau comité consultatif sera mis en place fin 2023 ou courant 2024 et le gestionnaire sera ensuite désigné officiellement.

 

Organigramme (provisoire) de la gestion de la RNN des Sept-Îles - 2023

Le comité consultatif se réunit au minimum deux fois par an pour fixer les orientations stratégiques, valider le rapport d’activités annuel, le programme d’actions pour l’année suivante et les budgets.

Il a également pour rôle d’émettre un avis au préfet concernant la validation du plan de gestion. Le plan de gestion est la feuille de route de la réserve naturelle. Le troisième et dernier plan de gestion de la réserve, pour la période 2015-2024 a été validé à l’unanimité en CSRPN le 18 septembre 2014 et le 17 novembre 2014 lors du comité consultatif de la réserve naturelle puis par arrêté préfectoral le 1/12/2015.

Un nouveau plan de gestion sera défini en lien avec le nouveau comité consultatif pour la période 2025-2035. Ce nouveau plan de gestion sera rédigé en lien avec les usagers du territoire et les partenaires scientifiques. Différents groupes de travail (pêche professionnelle, pêche plaisance, sciences participatives, activités de loisirs, bâti de l’Ile aux Moines…) ouverts à tous, permettront à chacun de s’exprimer et de participer de manière active à la vie future de la RNN des Sept-Iles.

 

Conseil scientifique et stratégie scientifique :

Le conseil scientifique joue un rôle important d’assistance auprès du gestionnaire de la RNN. Il apporte une expertise scientifique et technique indépendante du gestionnaire et des membres du comité consultatif. Il discute et valide les protocoles de suivis et les résultats d’études et participe à l’élaboration du plan de gestion (intégrant un tableau de bord et des indicateurs d’évaluation).

La dernière composition est définie par arrêté préfectoral du 29 mars 2018. Il se réunit généralement une à deux fois par an et est également doté d’un règlement intérieur.

En parallèle des travaux effectués avec le Conseil Scientifique, la LPO travaille en lien régulier et constant avec le monde de la recherche depuis bientôt trois décennies. Ainsi, pas moins de 30 laboratoires et universités de recherche effectuent des travaux dans le domaine de la biologie de la conservation aux Sept-Iles mais aussi dans le domaine des sciences humaines et sociales.

La connaissance est l’étape la plus importante pour comprendre son environnement, les interactions entre le patrimoine naturel et les activités et évaluer sur le long terme l’état de santé de son patrimoine naturel. Un préalable nécessaire avant de faire évoluer le contexte réglementaire (le nouveau décret et sa réglementation repose sur un socle de connaissance important référençant des dizaines d’articles scientifiques et techniques). Cette acquisition de connaissance doit être porté par le plus grand nombre afin de s’approprier les enjeux de conservation. L’aire marine protégée des Sept-Iles aura besoin de l’ensemble des acteurs du territoire, dont les pêcheurs professionnels pour protéger durablement le patrimoine naturel.

 

Un territoire avec une riche histoire et fier de ses activités socio-économiques et de son contexte culturel :

Les bénéfices de la réserve naturelle sont nombreux pour le territoire. Les études récentes évaluent à plusieurs centaines de millions d’euros les retombées économiques directes ou indirectes (transports à passagers, hôtellerie, restauration, musées…) de la qualité de l’environnement marin et insulaire qui sert en premier lieu de support de vie pour la biodiversité, mais aussi support des activités de pêche professionnelle et d’activités récréatives (kayak, plongée, pêche promenade, voile…).

Après un travail d'élaboration de candidature ayant porté ses fruits, Lannion-Trégor Communauté est titulaire du label Pays d'art et d'histoire du ministère de la Culture. Cette labellisation entre dans le cadre du projet de territoire 2017-2020.

Ces activités qui font l’âme et la culture du territoire, sont le fruit d’une histoire contemporaine de quelques siècles mais l’homme a fréquenté les îles (ou collines du temps ou la mer de la Manche était à sec) depuis les temps préhistoriques.

La présence de l’homme remonte à fort longtemps comme le prouve le dolmen circulaire sur l’île Bono qui date d’environ 5000 ans mais un foyer de charbon y a été trouvé plus récemment et est daté de 70 000 ans. L'île aux moines au cœur des Sept-Iles concentre à elle seule la plupart des activités historiques de l'archipel, notamment car on y trouve de l'eau douce. Et jusque dans les années 1950, des goémoniers récoltaient le goémon notamment sur l'île plate. Ils brûlaient le varech pour la production d’engrais, de soude et d’iode. Sur l’Ile aux Moines, les Cordeliers sont venus prier dans la solitude au 14e et 15e siècles. Puis ce furent des soldats sous Louis XV qui occupèrent le fort et la caserne édifiée par un disciple de Vauban pour mettre fin aux trafics de contrebande des pirates. L'ensemble comportait une caserne, un corps de garde, une batterie, un quai, un cimetière, des puits, une chapelle, un jardin potager, des latrines, un édifice logistique et une enceinte.

Le phare de l'île aux moines fut construit en 1835 et rénové en 1893, Il fut partiellement détruit par la foudre en 1938 puis dynamité par les Allemands en août 1944. Il a été rebâti en 1952. Depuis 2006, il est automatisé et équipé du télé-contrôle. Il a été "désarmé" le 27 novembre 2007, après 172 années d'occupation humaine. C'était le dernier phare habité des Côtes-d'Armor. Il est désormais surveillé 24 heures sur 24, à partir de la subdivision spécialisée des Phares et Balises de Lézardrieux. La rétrocession de l’île aux Moines au Conservatoire du Littoral en 1993, a permis la mise en valeur du patrimoine historique et architectural ainsi que la restauration de la flore originale de l’île.

Des travaux sur les cheminements de l'Ile aux Moines ont été entrepris en 2014 et 2015. Le chemin sommital a été soustrait au public mais les chemins de ronde réhabilités permettent de découvrir cette île en journée, située à l’épicentre de la réserve naturelle. Toutes les îles de la réserve naturelle sont affectées au Conservatoire du Littoral depuis au moins 2015. Depuis 2020 et jusqu’en 2026, un programme de restauration du bâti de plus de 2 millions d’euros piloté par le Conservatoire du Littoral et la Mairie de Perros-Guirec est en œuvre et permettra de restaurer la cale, le chemin en haut de la cale, la caserne, le fort, le phare et de consolider le mur de défense à la mer au nord. L’accès à l’île se fait à partir de la cale puis d’une passerelle provisoire.

dernière mise à jour : 12 août 2023

Documents à télécharger

RNN Sept-Îles - Plan de gestion 2015-2024
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